October 10, 2024
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Opinion

NAVIN RAMGOOLAM EN DÉROUTE

Comme tout électeur responsable qui va exercer son droit de vote le 7 novembre prochain, vous aurez surement consulté le manifeste électoral des principaux partis de lice.

Si le MMM s’est fendu d’un manifeste électoral long de 53 pages, c’est parce que fidèle à son habitude, Paul Bérenger a tenu à faire un brin d’histoire et une rétrospective de son parti et de sa contribution dans le paysage politique du pays. Néanmoins, il faut reconnaître que la mise en page et le fil conducteur des principales mesures que propose le MMM, sont bien ficelés.

Celui de l’Alliance Morisien est visuellement moderne, aéré et facile à lire. Il est aussi très bien structuré. On voit tout de suite qu’il y a de la recherche dans le contenu. Les mesures sont bien énoncées sans artifice, mais avec précision et font une suite logique dans la mouvance du progrès et de la modernité que souhaite incarner le MSM. Autre chose qu’il convient de souligner est le fait que le manifeste électoral du MSM place l’humain au centre du développement, tandis qu’il fait de la lutte contre la pauvreté son cri de ralliement. En gros, ce que propose le MSM, c’est de mettre l’économie au service de l’humain, comme le rappelle aussi son futur Ministre des Finances, le Dr Renganaden Padayachy, dans une interview accordée à Business Magazine, cette semaine.

Mais alors que dire du manifeste électoral de celui qui aspire reprendre le pouvoir après 14 ans de règne aussi catastrophique que pathétique ? Comme d’habitude, NCR est en retard sur son programme, comme dans tout ce qu’il fait d’ailleurs. Du coup, il nous a proposé un brouillon de 3 pages. Visuellement, c’est un hideux et pompeux « galimatias », comme dirait Molière. C’est un assemblage douteux de charabias, quand les idées ne sont pas carrément copiées sur les autres. Bref, il reflète l’état d’esprit confus et « anba lao » du chef de file de cette alliance de dernière heure entre le lion et le coq. C’est un manifeste qui pèche manifestement par manque de créativité, de sérieux et de substance. Pour moi, il ne fait aucun doute que ce sont des signes émetteurs de ce qui nous attend s’il est reconduit au pouvoir. NCR est désuet et à côté de ses pompes. Il raconte n’importe quoi et s’est fait une fixation tout au long de cette campagne de trouver des fautes à Pravind Jugnauth parce qu’après tout c’est tout ce qu’il peut faire pour déjouer l’attention du fait qu’il n’a absolument aucun bilan à défendre.

Tenez, pour vous dire à quel point il ne maîtrise plus rien, il nous a sorti une sottise incroyable sur sa page Facebook cette semaine. Il est venu dire qu’une fois au pouvoir il allait valoriser les artistes. « Aster la ! »,   se sont exclamés un nombre d’internautes, avec raison. Car faut-il rappeler comment Ramgoolam avait été un « walking disaster » dans le cas de Kaya qui est mort en cellule en février 1999 ? Si cela n’avait pas été le Président de la République d’alors qui a eu le cran de descendre sur le terrain pour calmer les esprits surchauffés lors de ces tristes incidents, Dieu sait de ce qu’il serait advenu du pays. Par contre, la question qui taraude tous les esprits jusqu’aujourd’hui est : mais où diantre était passé le PM pendant 72 heures ? Car souvenez-vous, Navin Ramgoolam avait bel et bien joué aux abonnés absents, laissant le pays en proie au chaos. A cette époque, pourquoi l’idée de valoriser l’une des voix les plus authentiques de Maurice qu’était celle de Louis Reginald Topize plus connu comme Kaya, ne lui avait pas traversé l’esprit ? Pourquoi l’avoir laissé croupir en tôle pour un sujet qui aujourd’hui fait partie de son programme électoral, à savoir la légalisation du cannabis ? La tisane, après la mort.

On croit comprendre que la panoplie d’artistes de Navin Ramgoolam se limitait à sa danseuse fétiche de Sega et à ses propres essais au djembé et à la batterie sur lesquels il laisse de temps en temps déchainer son sens du rythme un peu désaxé, lors de ces soirées très arrosées.

Citoyens, citoyennes, un vote pour Ramgoolam et son équipe le 7 novembre prochain, équivaut à un vote pour la procrastination quand ce n’est pas carrément l’indécision et le dilettantisme, couplé d’un retour à l’indécence. Est-ce ce lègue que vous voulez faire à vos enfants? Réfléchissez et agissez en conséquence.