À L’issue de chaque élection, le gouvernement en poste nomme son cabinet, ses conseillers, attachés de presse, ambassadeurs et pour finir, des personnes qualifiées et en adéquation avec la philosophie du gouvernement, à des postes de responsabilité dans divers secteurs de l’économie.
Cela va de soi et Maurice ne déroge pas à cette pratique qui se fait partout ailleurs. Sauf que sous le régime Ramgoolam, les nominations arrivaient au compte-goutte et certains Conseils d’administration ou même des chancelleries, restaient en suspens pendant longtemps. Sans compter qu’il avait ce chic de froisser et d’user quelques uns de ses plus fidèles lieutenants en les faisant pâtir plutôt que de les nommer. Je connais un bon nombre de gens compétents et loyaux qui ont laissé des plumes et leur santé par ce manque de gratitude et de reconnaissance chronique chez Navin Ramgoolam.
Avec Pravind Jugnauth, les choses sont bien différentes. On lui reconnaît une rapidité d’exécution dans ce procédé et une synchronisation prioritaire, tout à fait à son honneur. Au lendemain de son élection, le cabinet était nommé. Le Président de la République et son adjoint, deux postes constitutionnels d’importance vitale, ont été remplis sans ciller et en dépit d’une vague de critiques indignes et inutiles envers Pritiviraj Roopun de la part d’un groupe de personnes, qui, pour la plupart, ont jugé le principal intéressé, seulement sur un clip de lui au parlement où ce jour-là, sa langue a fourché, provoquant dans la foulée une hilarité générale. Mais était-ce assez pour se faire une opinion définitive de notre président et tomber dans l’hystérie jusqu’au dénigrement de son physique ? Je pense que les Mauriciens gagneraient à juger l’homme sur ses actions futures plutôt que de le vouer aux gémonies, car sous ses dehors en peu gauches, Pritiviraj Roopun est une personne très «Sharp » mais surtout d’une discrétion qui nous évitera bien d’embarras en comparaison avec la locatrice d’avant.
Les locataires de certaines chancelleries sont en train d’être renouvelés et les choses semblent aller dans la bonne direction mis à part le choix de l’ambassadeur de Chine, en la personne d’Alain Wong, candidat sacrifié aux dernières élections, qui fait beaucoup jaser au sein de la communauté sino-mauricienne. Idem pour le nom d’un certain inconnu du terrain qui laisse pantois, et que dire d’une éventuelle nomination d’un ancien ministre (dont les frasques avaient courroucé le PM lui-même) pour un poste d’ambassadeur, sinon que ce serait inapproprié et un vrai faux pas, car ce dernier au cœur même de la campagne et le jour des élections, se la coulait douce au Taj en Inde avec sa dulcinée ; tandis que tous les autres membres du ML se battaient comme des diables pour faire élire leur poignée de candidats.
Il reste juste à espérer que dans l’épineuse affaire de satisfaire Pierre, Mamade et Rajesh, s’agissant des nominations et marque de gratitude, que Pravin Jugnauth ne vienne pas à froisser ceux dont l’apport a été tangible, décisive et périlleuse aux dernières élections, qui, il faut bien l’admettre, n’étaient pas nécessairement en faveur de l’Alliance Morisien avec 63% de la population ayant voté contre ce bloc.
Tandis que la campagne de Navin Ramgoolam s’est articulée autour de sa personne, mais également avec un ourdi pour laminer Pravind Jugnauth, au point de le descendre avec sa proche famille, l’actuel PM est vraiment fortuné d’avoir eu dans ses rangs un « well wisher » qui, avec son équipe de communication et tout un mécanisme et une panoplie de « communication channels » a su contrer les « headwinds » des différents « gates » qui ont surgi tout au long de cette campagne.
Ils sont nombreux les partisans du MSM d’ailleurs à reconnaître et acclamer l’apport indéniable de Mazavaroo dans cette offensive de communication qui a été plus que payante pour Pravind Jugnauth.
Il va sans dire que la continuité de cette communication efficace est toujours à l’ordre du jour, et que dans le même souffle le gouvernement en place reconnaîtrait cet apport incontournable et ne jouerait point aux abonnés absents. Seuls des lobbys sectaires ou des esprits méchants tenteront de barrer la route, mais il y a longtemps qu’on s’est rendu à l’évidence que ces colporteurs de mauvais augure ne passent plus avec PJ.
Pour terminer, je vous laisse méditer sur cette pensée très inspirante de Melody Beattie, qui trouve que c’est la gratitude qui nous dévoile l’abondance de la vie. Elle donne un sens à notre passé, apaise notre présent et donne une vision pour l’avenir.
Cassam Dhunny