May 4, 2024
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Ouvrage de Kavi Vadamootoo – La psychanalyse en guise d’introspection

Depuis Freud, la psychanalyse fait désormais partie de toute réflexion sur le monde moderne. Et elle n’est plus vue comme « la science des fous », mais comme un support cérébral au développement de l’homme. C’est dans ce sens qu’il faut lire « Physchoanalysis-Becoming an embodied subject-Art as a skin », du Docteur Kavi Vadamootoo ».

Cet ouvrage, préfacé par Issa Asgarally, puise dans les fondements même de la psychiatrie, pour démontrer que rien ne peut se faire si l’homme ne fait pas « corps » avec sa passion. La professeure Nancy Harding le souligne d’ailleurs : »Vadamootoo thesis goes further and is perhaps more Spinozian of Nietzchean, because his analysis suggest that flesh is imbricated through and through with mind and mind with flesh. »

Présentement formateur en psychothérapie à Terre de Paix, Kavi Vadamootoo ne voit pas le corps comme une prison close, mais comme une ouverture vers d’autres possibilités. Pour ne pas dire d’autres mondes, comme le postulait Aldous Huxley, et tant d’autres auteurs qui ont puisé dans l’irréel, comme les surréalistes, pour dire et essayer de comprendre le monde qui nous entoure.

C’est pourquoi il est question « d’exploration with the view of finding ways to theorise about the process involved in how the newborn becomes embodied”. En somme, le psychiatre, comme Rimbaud, accepte le “dérèglement de tous les sens », ce « bundle of reflexes or as a mechanical machine that contributes nothing to man’s self that feels and thinks.” Descartes n’est pas loin, et le “mental entity” qu’est l’homme doit pouvoir justifier son statut de « roseau pensant ».Cartésien n’empêche pas d’être Pascalien, outre d’être aussi un « rational animal ».

Au travers d’études comparées de quatre clients, Colette, Robert, Jane et Jimmy, Kavi Vadamootoo embarque alors le lecteur dans un voyage introspectif, qui a pour but de cerner l’âme humaine. Le cas de Robert est d’ailleurs éloquent : Il voulait se suicider, par la noyade. Le suicide serait-il donc cette volonté de retour vers l’eau amniotique, dans le jardin d’Eden originel ? La peau (chair de poule !) devient alors la prison qui enferme le sujet, qui se pense d’ailleurs « d’une autre planète ».

Bref, un livre à découvrir. Ne serait-ce que pour se familiariser avec les concepts psychiatriques, et leurs influences sur le quotidien de l’humain. Pourquoi, comme la mère de Jimmy, se tatoue-t-on par exemple ? Est-ce pour « embellir » sa peau  ? Voilà un sujet d’étude !

Issa Asgarally, qui était ami avec le poète et psychanalyste Jean Fanchette, fait référence à Jean-Marie Le Clézio, qui se demandait si un livre était utile ? Celui de Kavi Vadamootoo l’est. Et mérite une lecture approfondie. Pour socratiquement se connaître soi-même !

Kavi Vadamootoo est aussi peintre et  poète, ayant publié plusieurs ouvrages, dont « La valse des mots », »Voices from the attic », »L’indo-Mauricien, l’église et la presse », »Psychoanalysis Divided Will » et bientôt « Kales kase », avec Alain Muneean, une traduction de « La machine infernale », de Jean Cocteau.

Sedley Assonne

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