October 16, 2024
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Patrick Michel : CASIER LOURD ET CARRIÈRE EN DENTS DE SCIE

Le rédacteur-en-chef du Mauricien Patrick Michel n’est pas connu pour entretenir des relations normales avec ses confrères de la presse. Tellement renfermé sur lui-même, il donne l’image d’un homme qui se suffit à lui-même, hautain. Si nous devons à son intelligence de lui reconnaitre qu’il sache chasser les nouvelles, très vite ce côté flatteur s’estompe pour faire place au plumitif borné à tremper sa plume dans du vitriol quand ce n’est pas de lâcher des vomissures. Nous avons pris la liberté de citer des extraits « Des mémoires de la presse » de Harish Chundunsingh. Celui-ci ne s’embarrasse pas de ses accointances avec le leader du PTR, mais force est de dire qu’il a à son actif une carrière équilibrée, faites de plusieurs dossiers révélateurs et des exclusivités. Sans ajouter une plume fine ponctuée par des éditoriaux et opinions.

« Même quand ses employeurs lui confient enfin le poste de rédacteur en chef, Patrick Michel reste un reporter, davantage à la chasse qu’au poste de pilotage. Cela vaut à ce sexagénaire d’être, dans la presse mauricienne, le doyen des coureurs de nouvelles. »

« L’homme se présente presque toujours en jeans ou kaki pants, son calepin glissé dans sa poche arrière, la démarche chaloupée, faisant teenager, si ce n’est gavroche ; le ton gouailleur lorsqu’il lance quelque chose aux rares confrères avec lesquels il est on « speaking terms ». Et cet homme est dangereux. » Dangereux pour les rédactions qu’il gangrène, les journaux qu’il expose au soupçon, l’opinion publique qu’il dévoie. » « À l’express, comme au Mauricien par la suite, Patrick Michel n’a eu de cesse de faire croire qu’il était essentiel. >> . « C’est en 1981 que Patrick Michel, jusque-là recrue anonyme de la rédaction de la rue BrownSéquard, fit son « breakthrough » journalistique, grâce aux fuites de questionnaires du School Certificate. »

« Il avait une fois rabroué MAS (ndlr : nous mentionnons seulement les initiales) parce que, selon lui, elle incommodait ses amis d’Air Mauritius. Patrick Michel était un franc-tireur. Il était un journaliste-banian. Rien ne devait pousser sous lui ou autour de lui. Il n’avait pas d’amis à l’Express. Le seul, JPP⁰, qui s’était top approché de lui s’est brûlé les ailes comme Icare ! » « Patrick Michel avait été récompensé, par une promotion, après les élections de 1991. Il devint rédacteur en chef adjoint. Aussi, quand Yvan Martial démissionna de l’Express en 1996, après l’arrivée de Jean Claude de l‘Estrac, Michel fut le choix automatique pour la rédaction en chef. » « Michel au poste occupé dix ans plus tôt par le Dr Forget, ce dernier un des plus grands éditorialistes de toute l’histoire de la presse mauricienne ! Un premier éditorial de Patrick Michel parut concluant. Il semble qu’il n’y en eut point d’autre. »

« Mais ce n’est pas l’incapacité de Michel d’écrire élégamment qui mit fin à ses années d’intrigues à la rue Brown-Séquard. C’est davantage la cohabitation avec de l’Estrac, difficile, douloureuse même, qui finit par priver Michel de son crédit auprès de ses employeurs. » « Au Mauricien, il avait aussi giflé une collègue KM ; alors que cette dernière, aujourd’hui partie, était affectée à la séquence faits divers du Mauricien. »

« Il quittera l’Express. Mais il gagnera son procès en appel à la Cour suprême pour renvoi injustifié. Il avait auparavant été débouté par la Cour industrielle. Il reçut une compensation avoisinant les Rs 3 millions. » « Pendant sa traversée du désert, de courte durée, il avait recu un ‘’assignment’ spécial d’un de ses bons contacts, sir Harry Tirvengadum, alors PDG d’Air Mauritius. Il fut payé non pas officiellement mais de fonds provenant de la caisse noire gérée par le tandem TirvengadumGerard Tyack. »

« Michel verra la lumière au bout du tunnel quelques semaines après. Il est repêché comme chroniqueur sportif par Week-End. C’était en effet une “back door entry” au sein des bureaux du Mauricien. Mais le loup n’en était pas moins dans la bergerie. La rédaction en chef du Mauricien avait été confiée depuis janvier 1996 à Gilbert Ahnee. En prenant ses fonctions, Ahnee avait entrepris une certaine mise en ordre de la rédaction, notamment en se débarrassant de certains « black sheeps », à l’instar de Dharmanand Dhooarika. Mais à peine avait-il pris en main son équipe qu’il reçut un cadeau empoisonné. »

« Pendant de longues années, le groupe de la rue St-Georges était apparu à Michel comme principal concurrent, un adversaire même. En arrivant au groupe Le Mauricien, il comprit qu’il devait adopter un profil bas. Il fut une recrue très docile de la rédaction sportive de Week-End. Ceux qui connaissaient l’homme étaient surpris, se disant qu’il ne tarderait pas à tenter de se faire remarquer à la fois par les lecteurs et la direction du journal. » « Après quelques mois, il passa de Week-End au Mauricien. Très vite il se mit à braconner sur les territoires de tous ses collègues. Crime Reporter attitré du journal ! » « Une des premières nouvelles qu’il fit publier par Le Mauricien en 1996 était qu’au final Nash Mallam-Hasham ne serait pas nommé PDG d’Air Mauritius en remplacement de sir Harry Tirvengadum qui avait démissionné pour prendre la direction d’Air Afrique. La nouvelle de Michel était dénuée de tout fondement. L’Express sous ma plume (ndlr : Harish Chundunsingh) maintint que Nash Malllam-Hasham serait le prochain PDG de la compagnie nationale d’aviation. J’avais été encouragé par JCL qui, lui, trouvait là une douce revanche sur son ancien rédacteur en chef, devenu ennemi juré. » « Patrick Michel est un spécialiste de la médisance. Dénigrer gratuitement, salir sans raison, ce sont les seuls bonheurs qu’on lui connaît.

Quand il se brouille avec vous, il utilise sa plume et son journal pour vous descendre en flammes ! Il est aussi un fabulateur comme pas deux. » « Michel invente des noms de code de sonorité militaire. Ils n’existent que dans sa tête : Operation lakaz lerwa lion ou encore Operation daylight robbery ne sont que les fruit de son imagination trop fertile. Sans parler de cet ajout de la lettre « h » dans les surtitres de l’affaire Rawat, BAI devenant B(H)AI. Calembour facile ou provocation communale ? » « De temps en temps, il peut vous aligner des expressions en Anglais pour essayer de faire bonne impression. Ou quand il ne sait pas ce que cela veut dire exactement et qu’il n’a pas le goût de chercher. Il vous lancera ainsi : une multi-pronged strategy a été dégagée ou encore que telle stratégie est « full proof » alors que le mot approprié est foolproof. » « C’est ça Patrick Michel. Un spécialiste des coups de jarnac journalistiques ! Gilbert Ahnee pourrait bien regretter d’avoir un jour, dans un éditorial, défendu Patrick Michel, lorsque Michel avait été mis en cause dans l’affaire Air Mauritius. Patrick Michel a grandement contribué au départ de Ahnee du Mauricien. »

« Après avoir tissé patiemment sa toile d’araignée au sein de la rédaction du Mauricien, surtout après avoir acquis le soutien inconditionnel du No 2 de la compagnie, Bernard Delaître, Michel avait commencé a contrôler un journal au sein du journal. Il faisait fi de Ahnee. Il boycottait carrément la conférence de rédaction. Le réseau serveur aussi était devenu une arme de combat – ou plutôt de délation – pour Michel. Il donnait des titres très codés à se fichiers destinés à publication, inventant toutes sortes de formules vulgaires, visant parfois la vie privée de ses collègues. » « Avec la complicité bienveillante de Bernard Delaître, le neveu de Jacques Rivet et adjoint au directeur du groupe Le Mauricien, Patrick Michel poursuivit son chemin. Il est maintenant au Mauricien ce qu’il était à l’Express : le banian ! En sachant qu’il l’est aussi à Week-End. »

« Entre temps, le tirage du Mauricien s’est engagé dans une chute libre que rien ne semble arrêter. Le ballon d’oxygène apporté par le groupe Axys n’a pu jusqu’ici stopper l’hémorragie ! Delaître et Rivet ne semblent pas bien fiers de leur choix pour s’asseoir dans « le fauteuil de Raoul Rivet », formule souvent appliquée au poste de rédacteur en chef du Mauricien. » « La preuve est la suivante : la nomination de Michel à ce poste a été annoncée de la manière la plus discrète qui soit, la plus minimale aussi : dans une légende de photo de la visite de l’ambassadeur de France à leur journal. Par ailleurs, même après cette annonce à la sauvette, le nom du responsable de la rédaction n’a pas figuré dans le pavé du journal. »