April 26, 2024
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Opinion

Sacrifices, solidarité et tous à l’unisson

Identifier les enjeux économiques et sanitaires provoqués par l’expansion du Covid-19 va au-delà des informations transmises par les médias. Des incertitudes entourent toujours le virus et pour cette raison il faut réfléchir pour comprendre si tout ce qui est dit est réel ou pas, à quel point on exagère.

Dans le même souffle, il faut laisser de côté les préjugés et les divisions, agir sans alarmisme, analyser objectivement la situation. Il fallait faire ressortir ces points-là. Tant les banalités, rumeurs, les fake news et les insinuations des têtes brûlés et stupides sur Facebook font rage et méritent qu’on les contienne. Même si l’expertise en la matière économique nous fait défaut, à un niveau plus large, il convient de parler des dégâts immenses que le Covid-19 va provoquer, Si dans le passé, nous nous sommes tombés si bas, entend-on dire partout, avec l›exemple odieux du STIMULUS PACKAGE de Rama Sithanen en 2008 face à une récession mondiale, c’est parce que l’ancien P.M Navin Ramgoolam ne contrôlait presque rien.

Depuis SAJ, qui, lui, se fichait comme une guigne de la prochaine élection, Navin en trois mandats fut obsédé par sa propre réélection. Son sens de l’Etat n’étant jamais ce qu’il devait être, il se gardait, sitôt assis sur son auguste fauteuil, de bouger une oreille, de peur d’effaroucher le bon peuple à moitié endormie. C’est un fait : si l’on compare le travail accompli pour redresser les finances publiques dans beaucoup d’économies semblables à la nôtre, il y a de quoi rougir. Sous le règne en trois temps de Navin Ramgoolam, combien de fumistes et d’imposteurs n’a-t-on pas vu ? Ceux qui, au cours de cette longue et exécrable mainmise, ont songé au bien commun se comptaient sur les doigts d’une main. Navin connaissait la solution à tous nos maux.

Et on n’a pas à revenir sur ses ‘chef d’œuvres’. Elle n’est pas partisane, mais de bon sens : après trois mandats de folies de N.C.R, Maurice devait cesser de dépenser plus ce qu’elle ne produisait. Rares sont ceux qui osent le dire en public. De temps en temps, une personnalité se lâchait et parlait vrai. Mais, devant l’incompréhension dont elles faisaient l’objet, ça finissait sans surprise dans l’oreille des sourds et les bêtises continuaient des plus belles. Vu l’état dans lequel Navin Ramgoolam et ses acolytes ont laissé notre économie, tous les mauriciens de bonne volonté devraient soutenir, au moins en partie et sans illusions excessives, le plan de mesures annoncé par SAJ et Pravind Jugnauth, après la reconquête inespérée du pouvoir. L’inverse de la dangereuse courbe qu’ils ont amorcée depuis 3 ans portaient ses fruits, mais soudain est apparu du néant le virus, qui enraye la machine, le nouveau modèle économique du nouveau Premier Ministre.

Certes, PJ a laissé les rênes à son nouveau ministre des Finances, mais de loin et de très près il tient la manette de contrôle. Consacrons-nous aux vérités du moment, l’heure est au patriotisme, mot, hélas, désuet s’il en est. Le temps presse et c’est tout le pays qui paiera l’addition, si faute de soutiens, notre ministre des Finances ne pourra mettre en œuvre rapidement sa nouvelle stratégie de reprise économique, dont l’un des axes principaux sera de juguler la perte d’emplois. La réforme, des sacrifices, la solidarité ou le déclin. Tel est le choix qui s’offre à notre pays. Le redressement devrait être la priorité pour tous, une cause nationale qui doit transcender les clivages et les couleurs politiques.

En ce 1er mai, jour de gloire pour célébrer l’aboutissement d’une lutte historique, mais aussi une remise en question de ces miasmes qui entravent le combat syndical au bénéfice des travailleurs, toute cette association sera jugée sur sa contribution à endiguer les méfaits du Covid-19. S’aligner comme un bloc derrière le PM, s’oublier un moment pour la cause nationale, il y a peu de choses qui reste pour faire comprendre ce qu’il faut comprendre. Tous à l’unisson ! Si les revendications pour une fois ne sont plus à l’ordre du jour, il y a une exception : les «invisibles de nos sociétés, qui continuent à travailler, le plus souvent au risque de leur propre vie, soignants, caissières, éboueurs méritent des primes. P. Jugnauth en est conscient et n’est pas connu pour son ingratitude. Mais, l’impatience ne doit pas mauricienne dans ce cas-là.