March 28, 2024
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Politique

Pétition électorale retirée : Une vraie perte de temps pour discréditer la Commission

L’affaire de la pétition électorale, logée par les trois candidats du MMM au No.1 a été rayée mardi à la demande des plaignants. Le juge Benjamin Marie Joseph avait pourtant fixé trois dates cette semaine pour écouter tous les arguments et les plaidoiries avant de se prononcer sur ce procès. Quelle ne fut pas sa surprise quand les hommes de loi des pétitionnaires lui ont fait part que leurs clients ne souhaitent pas aller de l’avant avec ce procès ! D’où la décision du juge de mettre un terme à cette plainte entrée devant la Cour suprême, il y a deux ans. Pour justifier sa démarche, la députée corrective mauve, Arianne Navarre-Marie, a expliqué qu’un recomptage des voix allait être « une perte de temps ». Quant au commissaire électoral, Irfan Rahman, il devait regretter que les plaidoiries se fassent sur le terrain politique à la place de notre plus haute cour de justice.

Pendant deux ans, les deux parties ont dû se consacrer beaucoup de temps dans la préparation des affidavits, des documents, des preuves et des témoignages pour loger et réfuter cette pétition électorale qui visait particulièrement une élue de la majorité gouvernementale. On comprend pourquoi Dorine Chukowry s’est dit soulagée du dénouement car cette contestation a dû la préoccuper vu que sur la plateforme politique, les commentaires d’élection truquée allaient bon train sans le moindre respect pour le judiciaire. Devant l’une de ses instances, les principaux protagonistes ont tenu le public en haleine tant on lui avait fait croire qu’il y avait fraude et que le verdict des urnes était erroné.

Certains au MMM ont le don d’être sages après l’événement. Encore une fois, c’est l’espoir créé dans l’esprit des militants qui s’envole. Ils se demandent s’il faut continuer à croire dans les valeurs et les principes de jadis, dans l’archi-rabâché « komié cyclones pou vini, pa laisse nou latet ale baissée. » On leur avait fait avaler une grosse couleuvre à l’effet que Dorine Chukowry avait volé son élection au No.1 en 2019 et qu’on allait prouver en cour en étalant toutes les irrégularités. Or, voilà les trois candidats battus de Paul Bérenger, dont NavarreMarie repêchée par le Best Loser System, qui font marche arrière en tentant de justifier l’injustifiable et d’imputer des motifs à la Commission électorale et à son responsable. Selon Irfan Rahman, « il est dommage qu’avec le retrait de cette pétition électorale, les plaidoiries se fassent sur le terrain politique et non dans un cadre légal et devant les instances appropriées ».

Ce n’est pas la première fois que les juges de la Cour suprême se voient devant une telle motion, leur demandant de rayer une affaire qui a pris deux ans pour prendre forme et être prête à l’audience et aux débats. La plus haute cour de justice du pays n’est pas un objet, un jouet ou un forum qu’on croit pouvoir utiliser pour ses différends ou incohérences politiques. À en croire certains agents du MMM, même si la direction et les trois candidats battus ont trouvé que le jeu ne valait pas la chandelle de contester les résultats au No.1, la vraie raison est qu’il y avait un risque qu’Arianne NavarreMarie perde son siège de Best Loser. Comme le parti passe par des moments difficiles avec une série de désertions, il ne fallait pas prendre le risque d’un affront. D’où l’abandon pur et simple de la plainte qui a fait les avocats passer des nuits blanches pour démêler l’écheveau mauve.

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