April 26, 2024
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Politique

Pravind Jugnauth : « L’Inde a investi plus de Rs 8,8 milliards à Agalega »

Le Leader de l’Opposition a surpris plus d’uns avec sa Private Notice Question (PNQ) d’hier matin à l’Assemblée nationale. Beaucoup pensaient, en effet, que Xavier-Luc Duval allait revenir à la charge avec le dossier de Sniffing, mais à la place nous avons eu droit à une PNQ sur les travaux qui sont actuellement en cours sur l’île Agalega financés par l’Inde par le biais de la compagnie AFCONS Ltd. Le Premier ministre, dans sa réponse, devait souligner que le gouvernement de la Grande péninsule a investi plus de Rs 8,8 milliards dans ces travaux, complétés pour l’heure à 88 %.

En effet, dans sa PNQ, le Leader de l’Opposition voulait avoir la liste des installations qui ont été construites ou en cours de construction dans l’île depuis 2019, aussi bien que le coût total estimé de la construction jusqu’à son achèvement, le coût total annuel estimé de l’entretien une fois l’installation opérationnelle, en précisant qui sera responsable financièrement et le nombre d’employés opérationnels requis et leur nationalité.

D’entrée de jeu, Pravind Jugnauth a expliqué que pendant trop longtemps, Agalega a été relégué au rang de parent pauvre de la République de Maurice. Même l’Outer Islands Development Corporation, dira-t-il ne s’est pas concentrée sur les besoins en matière de développement des infrastructures. En autres, la piste d’atterrissage, construite en 1984-1985, était en très mauvais état. Ce qui fait que l’atterrissage et le décollage de l’avion Dornier était devenu un exercice difficile et présentait des risques sérieux pour l’avion, ses passagers et son équipage.

De plus, à chaque passage du Dornier, la piste subissait des dommages considérables, à tel point que les Gardes Côte ont dû prendre la décision de limiter autant que possible les vols vers Agalega aux seules évacuations médicales urgentes. Le PM a rappelé que les travaux de réparations ont été effectués en 1989 pour refaire le revêtement de la piste d’atterrissage, mais malheureusement, les matériaux utilisés n’ont pas adhéré à la surface et, avec le temps, celle-ci a recommencé à s’abîmer sérieusement.

« Depuis 2003, plusieurs tentatives ont été faites pour améliorer la piste d’atterrissage d’Agalega, mais elles n’ont pas abouti. L’accès par mer à Agalega est également très limité en raison de l’insuffisance d’infrastructures et d’installations. En conséquence, les difficultés opérationnelles pour le chargement et le déchargement des marchandises et l’embarquement et le débarquement des passagers ont entraîné des retards et d’énormes coûts financiers supplémentaires », a souligné le PM dans sa réponse. Dans cette optique, et en vue d’améliorer et de moderniser la connectivité aérienne à Agalega, il est devenu impératif de mettre en œuvre un projet de construction d’une nouvelle piste à Agalega. La jetée existante à Agalega devait également être améliorée pour permettre un embarquement et un débarquement appropriés et plus sûrs des passagers et des marchandises.

Inde a proposé son aide depuis 2005

« La possibilité que le gouvernement indien fournisse une assistance pour améliorer la piste d’atterrissage d’Agalega avait été évoquée avec les autorités indiennes à plusieurs reprises depuis 2005 », a indiqué Pravind Jugnauth. Ce dernier a expliqué que c’est en mars 2014 déjà que les autorités indiennes ont proposé que le gouvernement mauricien prépare un rapport et un projet détaillé pour les travaux d’infrastructure à Agalega et de mettre en place un comité de suivi conjoint. « La partie indienne a également accepté d’envisager de dépêcher des experts techniques pertinents selon les besoins pour aider à la préparation du rapport de projet détaillé jusqu’à la mise en œuvre finale du projet. En août 2014, trois experts techniques indiens se sont rendus à Agalega pour la préparation d’un plan de travail complet pour la mise en œuvre des projets », a soutenu le Chef du Gouvernement.

L’accord signé le 31 octobre 2015 en présence de Modi

Les deux parties ont finalisé un protocole d’accord et le gouvernement de l’époque a approuvé le protocole d’accord le 31 octobre 2014. Le MoU a été signé lors de la visite de Narendra Modi, le Premier ministre indien à Maurice en mars 2015. « Une copie du MoU a été déposée sur le bureau de l’Assemblée nationale le 31 mars 2015 lors de la réponse faite à la question d’intérêt privé sur Agalega. « Je tiens à souligner à nouveau que le MoU et l’Accord signé entre le gouvernement de Maurice et le gouvernement de l’Inde, ont tous deux satisfait aux principes de bénéfice mutuel ainsi qu’à celui d’être en stricte conformité avec les principes sacro-saints de souveraineté et d’intégrité territoriale », a aussi rappelé le PM.

Pour l’heure deux projets principaux sont actuellement mis en œuvre sur d’Agalega, à savoir la construction d’une nouvelle piste d’atterrissage et d’une jetée. Ces projets sont exécutés par la compagnie indienne AFCONS Ltd et sont entièrement financés par le gouvernement indien. Il est à noter que la nouvelle piste sera d’une longueur de 3 kilomètres et d’une largeur de 60 mètres dans l’orientation nord-sud, parallèlement à la piste existante. L’infrastructure associée comprendra, entre autres, une tour de contrôle du trafic aérien, un terminal passager, un hangar à avions et le balisage de la piste. Il s’agira d’une piste en béton praticable par tous les temps, capable de fonctionner de jour comme de nuit. En ce qui concerne la nouvelle jetée, elle aura une face d’accostage de 255 mètres de long. La jetée disposera d’infrastructures associées pour fournir des services tels que l’eau douce, la lutte contre l’incendie, l’électricité et la grue.

« Je suis informé que 88 % des travaux de génie civil liés au projet de nouvelle piste d’atterrissage ont été achevés. Les travaux de génie civil restants devraient être achevés d’ici septembre 2022. Cependant, les travaux sur les infrastructures associées, telles que la tour de contrôle du trafic aérien, le terminal passagers, le hangar à avions et la sous-station électrique, ont été sévèrement affectés par le manque de mobilisation de main d’œuvre spécialisée résultant de la pandémie COVID-19. Les travaux de construction des infrastructures associées devraient être achevés d’ici janvier 2023, tandis que l’installation et la mise en service des équipements de communication et de contrôle du trafic aérien devraient être terminées d’ici juin 2023 », a précisé le PM dans sa réponse.

En ce qui concerne la jetée, le PM a indiqué qu’environ 80 % des travaux de génie civil ont été achevés jusqu’à présent. Cependant, compte tenu des conditions météorologiques défavorables de cette année et des conditions de mer difficiles qui prévalent, les travaux de génie civil ont subi des retards importants et devraient maintenant être achevés d’ici décembre 2022. Les travaux liés à l’infrastructure associée au projet de jetée ont également été affectés par la pénurie de travailleurs et devraient maintenant être achevés en avril-mai 2023.

Pravind Jugnauth a aussi indiqué dans sa réponse que la nouvelle piste d’atterrissage et les projets de jetée ainsi que leurs infrastructures associées sont entièrement financés par le gouvernement indien et le coût de l’offre faite à AFCONS était de 1 914 crores de roupies indiennes, soit environ Rs 8,8 milliards.

Concernant les coûts de l’entretient de ces nouvelles structures sur l’île, le PM a indiqué qu’il est prématuré, à ce stade, de présenter une estimation annuelle totale de la maintenance, car le projet est encore au stade de la mise en œuvre. « Une fois mise en œuvre, l’infrastructure restera la propriété de la République deMaurice. Cependant, les coûts d’entretien, d’exploitation et de fonctionnement seront supportés par le gouvernement de Maurice avec le soutien du gouvernement indien », a toutefois indiqué le Leader of the House.

Cependant le PM a expliqué qu’il était prématuré à ce stade de déterminer le nombre de personnel opérationnel qui sera nécessaire. Il a rappelé que les projets de développement des infrastructures actuellement en cours sur l’île contribueront également à améliorer le niveau de vie de nos frères et sœurs d’Agalega, car ils généreront d’importantes activités économiques sur l’île.

« Je souhaite réitérer ce que j’ai déclaré dans ma réponse au PNQ du 18 mai 2021, à savoir que, comme pour Rodrigues, où le développement a été lancé et accéléré chaque fois que le MSM a dirigé le gouvernement, nous mettons Agalega sur la voie du développement et du progrès avec l’aide de l’Inde. Nous voulons que le développement atteigne chaque partie de notre territoire, car notre peuple reste au cœur de nos objectifs de développement. Nous nous engageons également à développer les îles de l’archipel des Chagos lorsque nous serons en mesure d’exercer pleinement nos droits souverains sur ces îles, comme l’ont déterminé les Nations unies, la Cour internationale de justice et la Convention des Nations unies sur le droit de la mer », a conclu le PM.

Ce que prévoit l’accord signé entre Maurice et l’Inde

L’accord signé avec le gouvernement de l’Inde sur les projets d’infrastructure à Agalega n’est destiné qu’à la mise en œuvre de mesures visant à promouvoir, protéger et sauvegarder nos besoins en matière de sécurité maritime dans les domaines suivants :-

  • surveillance et contrôle de notre vaste ZEE de 2,3 millions de kilomètres carrés ;
  • la lutte contre la piraterie, le terrorisme, les stupéfiants et le trafic d’êtres humains ;
  • contrôle du braconnage et de la pêche illégale, non déclarée et non réglementée ;
  • la fourniture de services hydrographiques ;
  • la promotion du développement économique, y compris les initiatives d’économie bleue ;
  • l’intervention d’urgence, y compris la recherche et le sauvetage ;
  • la lutte contre la pollution marine ; et
  • l’assistance humanitaire et les activités de secours en cas de catastrophe.

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