Dix milliards de roupies, c’est le montant de la taxe et d’autres prélèvements recueilli par le gouvernement sur les prix des carburants. C’est ce qui ressort de la réponse écrite qu’a donnée le ministre du Commerce et de l’Industrie à une question parlementaire du député travailliste Eshan Juman, question qui date du mois de mars. La réponse du ministre Callychurn, qui a été déposée à la bibliothèque de l’Assemblée nationale, mardi, explique en détail la structure des prix des produits pétroliers. Cette réponse intervient alors que l’activiste Nishal Joyram a commencé, le même jour, une grève de la faim pour réclamer la baisse des prix des carburants qu’il trouve exorbitants.
Pour notre part, nous évoquions dans notre édition de dimanche dernier la question d’une éventuelle baisse des prix des produits pétroliers par rapport au prix du Brent sur le marché international. Il convient de rappeler que depuis le début de cette année les consommateurs ont été assommés par quatre hausses successives du prix de produits pétroliers soit aux mois de février, avril, mai, et juillet le prix de l’essence passant progressivement de Rs 61.30 le litre à 74.10 le litre alors que celui du Diesel restait inchangé soit Rs 54.55 le litre.
Le gouvernement avait expliqué à l’époque que ces hausses étaient inévitables car le fonds de stabilisation, constitué du temps l’«Automatic Pricing Mechanism», était épuisé. La réponse du ministre Callychurn concerne les montants récoltés pour cinq items depuis 2018. En effet, entre 2018 et mars 2019, la contribution des automobilistes et propriétaires de divers types de véhicules à la Road Development Authority s’élevait à Rs 3,1 milliards. De cette somme, la State Trading Corporation (STC) a déboursé Rs 354,3 millions.
Subventions sur le riz, la farine et le gaz La taxe pour les subventions sur le riz, la farine et le gaz ménager a permis au gouvernement d’encaisser Rs 4,8 milliards alors que Rs 943 millions sont entrées dans les caisses de l’Etat sous l’item relatif au stockage de l’essence et du diesel. La structure des prix des carburants comprend également deux autres contributions qui ont été imposées aux automobilistes depuis la pandémie. Il s’agit du «Covid-19 Solidarity Fund» et de la contribution pour l’achat de vaccins anti-Covid. Cette contribution est jugée injustifiée aujourd’hui par plusieurs forces vives du pays qui soutiennent que la pandémie est désormais derrière nous. De 2020 à mars 2de cette année, le montant versé au «Covid-19 Solidarity Fund» s’élevait à un milliard de roupies.
De cette somme, la STC a versé Rs 969 millions au ministère de la Santé et de la Qualité de la Vie. Quant à la taxe prélevée, depuis l’année dernière, pour l’achat de vaccins anti-Covid, elle a rapporté Rs 759 millions. De cette somme, la State Trading Corporation a puisé Rs 373,7 millions qu’elle a versés au Mauritius National Covid-19 Vaccination Programme Fund.
La publication de ces chiffres pourrait être annonciatrice d’une prochaine baisse des prix des produits pétroliers, laisse-t-on entendre dans certains milieux, car le directeur général de la STC, Rajiv Servansingh, avait déclaré sur une radio privée, la semaine dernière, que le Petroleum Pricing Committee (PPC) sera appelé à se prononcer sur la question lors de sa prochaine réunion en tenant compte de la baisse des prix des produits pétroliers sur le marché international.
Quant à l’activiste Nishal Joyram, il est soutenu dans sa grève de la faim, par l’Association des Consommateurs de l’île Maurice (ACIM0 et a déjà reçu la visite des députés de l’opposition et d’autres activistes qui réclament à cor et à cri une baisse des prix des carburants depuis plusieurs mois déjà.
