Il est des moments importants dans les péripéties d’un pays. Un 52ème anniversaire d›Indépendance couplé de 28 ans de cheminement républicain en font partie. Conditions néfastes obligent, une fois n’est pas coutume, en ce jour historique la sobriété a été de mise et sans spectacle. Ce qui importe c’est toutes ces années depuis que Maurice s’est engagé dans la voie de l’édification de l’État de droit. Cette voie avait pour objectif principal de faire du pays un État démocratique dans tous les sens du terme, avec comme centre névralgique l’unité nationale. Mais, ce ne fut pas facile pour le jeune État à peine sorti de siècles de colonisation. L’organisation et l’expression d’une opposition légale et d’une presse pluraliste constituent les premiers ingrédients pour réussir le passage de la situation d’un pays colonisé vers celle d’une nation libre, indépendante et ouvertement engagée dans la voie démocratique. Cependant, cette longue expérience et ces tentatives de dynamiser la gouvernance n’ont pas toujours abouti aux résultats escomptés.
Les déviances entachant le caractère instable des alliances, les processus électoraux, l’inégale formation des élus, la mauvaise gestion, le découpage pas toujours heureux de notre territoire sont autant de facteurs qui ont pénalisé le développement humain de la population. À ces problèmes s’est ajoutée la prégnance d’une culture, résistante au changement, centralisatrice et peu encline à la confiance et à la délégation. De surcroît, les affaires de malversation, de détournement de fonds, de corruption, de népotisme et de clientélisme ont toujours fait les choux gras de la presse. Au niveau des améliorations, figurent notamment la mise en place d’un pacte de bonne gestion, surtout dans le secteur privé, certaines réformes, l’introduction des règles équitables, la création d’emplois, le rehaussement de la vie sociale et économique (même si les insatisfactions restent de mise), les relations inter-ethniques stables après des bagarres raciales de 1968, qui n’auguraient rien de bon. En vrac, des efforts ont été notés pour la consolidation de la normalité politique, du renforcement de la cohésion sociale, du contrôle plus rigoureux des finances des partis politiques, de la lutte soutenue contre la corruption et la prévarication et du système de gouvernance. Toutefois, le pays pourrait avancer plus rapidement encore si les formations politiques assumaient de manière plus rigoureuse leurs responsabilités. Et cela, loin des calculs électoraux et des sensibilités primaires. C’est de leur devoir de doter le pays de compétences capables d’en gérer l’évolution. C’est aussi de leur devoir de proposer des projets de développement concrets et non seulement des programmes électoraux ambitieux, mais très difficiles à réaliser. Ce n’est qu’ainsi qu’ils pourront, tout au bénéfice du pays, réconcilier le citoyen avec la politique. Pour que l’engagement politique devienne totalement un acte citoyen, il faut que chaque composante de l’univers politique (gouvernants et oppositions) converge vers une reconnaissance des rôles, des capacités et des réalisations des autres.
Il est malheureux de constater aujourd’hui qu’au lieu de remplir pleinement son rôle, l’opposition est plutôt confrontée à des querelles intestines et des réactions impulsives qui minent de l’intérieur et de l’extérieur toute son action. Sinon, depuis 2000, le pays a connu une évolution et une progression remarquables. Même si avec les deux mandats de Navin Ramgoolam (2005 à 2014) s’est posé un problème de gouvernance d’un tout autre genre, le pays ayant été débalancé par les excès et abus du leader du PTR. Resté confiné sous la même emprise désastreuse de Navin, le PTR ne pouvait continuer à demeurer au pouvoir. Heureusement que le peuple avait compris la gravité de la situation et dans le même souffle le sens de son devoir de changement. La reprise du pouvoir par SAJ en 2014 a permis de stopper cette hémorragie, qui gangrenait les structures du pays. Le fait de succéder à SAJ a galvanisé Pravind Jugnauth. Jeune pour un PM, dynamique, avec des idées en avance et incarnant un leadership sain et efficace, il a su accomplir ce que Navin Ramgoolam n’a pu tenter de réaliser, de par son immobilisme, ses histoires rocambolesques et son statut de chef de gouvernement dépassé. Au travers du métro, Pravind a fait le pays amorcé un virage dans la modernité, facteur-clé pour permettre au pays de sortir de l’ornière et de se mettre au pas des avancées occidentales. Sans l’ombre d’un doute, ce moyen de transport doit être étendu aux axes principaux du pays, du nord au sud et de l’ouest à l’est. Le Premier ministre a su prendre des mesures économiques qui ont évité au pays de sombrer dans un statu quo dangereux.
L’éducation, la santé et les finances ont connu des réformes qui sont de nature à porter leurs fruits, quoique les démagogues aient émis des critiques qui privilégient un nivellement par le bas. P. Jugnauth a bien fait de leur opposer une forte résistance et n’a pas cédé à ces oiseaux de mauvais augure. Aujourd’hui, il a raison de s’attaquer à tout ce qui porte atteinte aux valeurs républicaines. Il en est le garant. Sauf à lui faire un procès d’intention, personne ne reprochera au PM de vouloir combattre le repli communautaire, la stagnation et l’instabilité. Ce qui est bien avec lui c’est qu’aucune bonne idée, aucun projet viable pour le pays ne se noie dans une absence de moyens. Il tire plus vite que son ombre, devrait-on dire. Il oppose une intransigeance remarquée et remar- quable à tous ceux qui se perdent en tactiques dilatoires ou opportuniste ou encore s’affichent en empêcheurs de marquer des points pour essayer de discréditer, de ralentir tout ce qu’il entreprend. La République de Maurice est un atout et un idéal, rien ne doit pouvoir l’affaiblir ou la détourner, à l’intérieur et à l’extérieur. Quelque chose de radicalement nouveau a émergé sous Pravind Jugnauth et cela pour le bien de toute la population. Mais, il y a un long chemin à parcourir et la vigilance doit être sans relâche.