• S. Soodun: un retour politique à l’avantage du MSM
Le repositionnement, pour ne pas dire la réhabilitation de l’ancienne ministre Roubina Jadoo-Jaunbocus serait-elle synonyme de mauvaise stratégie de la part du MSM? Du moins c’est l’avis de certains inconditionnels dont l’activisme pour le compte du parti orange au sein de la communauté musulmane est connu et reconnu dans les milieux gouvernementaux.
Étant au four et au moulin depuis le congrès de la Plaine-Verte au cours duquel R. Jaunbocus avait pris la parole (ce qui constituait sa première réapparition publique, après son entrevue dans Le Défi Plus de samedi dernier), ces militants MSM ne chôment pas et s’impliquent à fond maintenant dans l’organisation d’un dîner pour le millier de pèlerins, qui a effectué le haj cette année.
À l’initiative de l’ambassadeur S. Soodun (de retour au pays ce matin pour la mise en œuvre et la soirée dînatoire de vendredi prochain), ce rassemblement se révèlera, après les évènements socio-politiques en dents de scie de 2022, comme le premier véritable test-case du degré de l’affection populaire dont pourrait jouir Pravind Jugnauth chez les musulmans.
Quand on connait la capacité de mobilisation et de ratissage de S. Soodun, ce « gathering » autour d’un menu de briani est promis à un succès, ne serait-ce que par la présence de 1,200 invités.
R. Jaunbocus sera au rendez-vous, au même titre que la ministre F. Daureeawoo. Ce qui donne une sérieuse indication de la propulsion de cette politique au premier plan et dont le déballage verbal avait impressionné dans le passé.
Le nom de R. Jaunbocus fut mentionné dans le rapport Lam Sham Leen et après avoir tout tenté en Cour de Justice, l’ancienne élue de la circonscription no.2 a pu bénéficier d’un renversement favorable. Certes, d’aucuns persistent à dire que tout nom égratigné dans un rapport sur la drogue, n’est pas effacé pour toujours; et l’opposition, par démagogie ou opportunisme, ne retiendra dans son discours que les écrits de l’ancien Juge.
Au sein d’une communauté aussi rigoureuse à l’égard du trafic de drogue (et pour cause), l’opposition sait très bien que sa campagne contre la réhabilitation de R. Jaunbocus pourrait faire mouche, surtout dans la capitale, où la façon de voter diffère de bon nombre de régions
Ajoutez à cela une autre configuration qui se dessine à l’horizon: tenu pour affaire conclue, les retraits éventuels du Dr Husnoo et de Fazila Daureeawoo vont créer un vide, surtout que le MSM a peu d’ancrage dans cette communauté musulmane. Donc, la meilleure stratégie se trouve ailleurs. Le trio Ismaël Rawoo-Zahid Nazurally-S. Soodun représente l’option la plus plausible pour séduire les musulmans.
Oui, Rawoo et Nazurally sont considérés comme des membres du ML d’Ivan Collendavelloo. Mais, c’est un secret de polichinelle que ces deux parlementaires ont déjà voué allégeance au MSM, sachant fort bien que le leader du ML, avec des soucis de santé, n’est pas aussi actif (d’où une certaine stagnation du Mouvement Liberater).
Il reste le tonitruant Soodun. Son éloignement du pays, avec sa nomination comme diplomate d’avant-garde, a autant été une mouvance efficace (tenant en ligne de compte ce qu’il a fait bénéficier au pays et aux pèlerins), qu’il a desservi les desseins du MSM sur le terrain. On s’est rendu à l’évidence, à quel point son absence a enrayé la mécanique orange. D’abord, chez les musulmans qui ne sont pas en majorité aussi ingrats, pour ne pas reconnaitre sa débauche d’énergie et ses missions d’une efficience remarquable, ponctuées par l’ouverture d’une ambassade en Arabie saoudite, l’organisation impeccable des pèlerinages et les dons des pays du golfe.
Ensuite, son rôle comme président de parti a permis au MSM de maintenir ses assises en général. La décision de lui retirer l’investiture aux dernières élections générales fut mal inspirée, car l’alliance PTr-PMSD a mis en brèche la mainmise du MSM au no.15.
Il va de soi que S. Soodun devrait reprendre sa carrière politique, si le MSM veut s’assurer la reprise de contrôle du no. 15 et aussi revenir à la charge au sein de la communauté musulmane. Il n’y a pas sortir de là.
