April 24, 2024
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Sècheresse : une situation qui va de mal en pis

La situation concernant la distribution d’eau va de mal en pis avec la sècheresse qui perdure. La possibilité de recourir à des mesures extrêmes pour éviter des coupures drastiques n’est pas à écarter si la pluviométrie ne s’améliore pas d’ici à la mi-décembre, laisse-t-on entendre dans les milieux autorisés. Alors même que nos réservoirs se vident, faute de pluie, et que le volume d’eau de nos nappes phréatiques se réduit comme une peau de chagrin, le ministère des Utilités publiques envisage d’interdire l’arrosage des pelouses et des jardins ainsi que le lavage des voitures et des terrasses en utilisant de l’eau potable.

Cette mesure, qui avait été appliquée avec succès, lors de la forte sècheresse de 2018 pourrait revenir plus tôt que prévu car l’arrivée des grosses pluies est annoncée pour la fin de décembre voire le début de janvier. La saison sèche, qui a débuté au mois d’octobre, et qui se poursuit en novembre, sera plus longue cette année avait annoncé le service météorologique dès le mois de septembre. Une annonce confirmée par Météo France qui parle d’un déficit pluviométrique touchant tout le bassin du sud-ouest de l’océan Indien, soit l’ensemble des îles des Mascareignes. Pour Météo France, l’île de La Réunion, mais aussi Maurice et les autres îles se trouvant dans cette partie du monde, seront impactées par la sècheresse.

Campagne de sensibilisation

Selon la Water Ressources Unit (WRU), le déficit de pluviométrie de ces derniers mois a sévèrement impacté nos réserves d’eau. Alors que le pays a une capacité de stockage cumulée de 80,9%, nous sommes actuellement au-dessous de la moyenne, avec un déficit d’environ 15% par rapport à l’année dernière. Cette situation pourrait empirer si les grosses pluies n’arrivent pas durant le mois de décembre. La Central Water Authority (CWA) fait remarquer pour sa part qu’au niveau des réservoirs on s’approche dangereusement du seuil fatidique de 50%.

Les données recueillies vendredi dernier, indiquent que Mare aux Vacoas, le plus grand réservoir, dont la capacité moyenne est de 16 millions de mètres cubes (sur un total de 25,89 mm3), était à 15,58 mm 3. Midlands Dam, dont la capacité moyenne est de 19,59 mm3 n’était qu’à 14,20 mm3 d’eau. Les deux réservoirs souffrant d’un plus grand déficit sont La Ferme et La Nicolière avec une capacité moyenne de 4,18 mm3 et 2,49 mm3. En pourcentage de capacité cumulée, l’ensemble de nos réservoirs étaient remplis à 55%, non loin du niveau fatidique de 50% que craignent les autorités. Seul Mare aux Vacoas est à 60% de sa capacité actuellement.

Les coupures d’eau pourraient donc être de plus en plus fréquentes au cours des semaines à venir même s’il est vrai que cette mesure sera prise en dernier recours, laisse-t-on entendre à la CWA un plan d’action pour les six zones d’alimentation du pays a été élaboré. Dans un premier temps c’est une campagne de sensibilisation sur la nécessité de ne pas gaspiller l’eau qui sera lancée à travers la radio et la télévision ainsi que sur d’autres supports publicitaires dès le mois de décembre.

Les premiers effets de cette sècheresse se font déjà sentir au niveau des prix des légumes et des fruits d’été. D’ailleurs, les prix de certains légumes ont déjà pris l’ascenseur. Le secrétaire de la Small Planters Association, Kreepalloo Sunghoon, prévoit que cette tendance va s’accentuer au cours des semaines à vernir si le déficit pluviométrique se poursuit.

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