March 29, 2024
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Opinion

That justice is seen to be done, Me Ahmine

Me Rashid Ahmine succède à Me Satyajit Boolell au poste de Directeur des Poursuites Publiques. Un choix logique, et qui s’inscrira, nous n’en doutons pas, dans la volonté de son prédécesseur de préserver cet organisme de toute tutelle.

Sous Me Boolell, le bureau du DPP prenait la peine d’expliquer les décisions prises, et malgré des menaces, dont la création d’un bureau « parallèle »,et qui précipita le départ du PMSD du gouvernement de 2014 dirigé par Sir Anerood Jugnauth, le DPP avait tenu bon et rassuré ceux qui croyaient dans la séparation des pouvoirs et l’indépendance des institutions.

Deux conditions nécessaires dans toute « démocratie »,même si ce mot a depuis longtemps perdu de sa superbe. Mais il faut reconnaître que Satyajit Boolell a fait en sorte que son bureau opère en toute transparence. Et loin de toute influence politique. Pour preuve, les décisions prises dans les affaires Medpoint et les coffres de Navin Ramgoolam. Deux décisions lourdes de sens, qui montrèrent l’impartialité du titulaire face à ces deux politiciens.

Me Ahmine n’a pas été loin de ces deux affaires. Et il connaît donc suffisamment notre île, et ses méandres, pour savoir que justement la population attend beaucoup de son bureau. La dernière prise dans l’affaire Attock a montré que cet organisme tient compte de l’avis de ceux qui sollicitent son éclairage. En attendant que le judiciaire tranche définitivement dans cette affaire, le fait est que Wayne Attock a pu retrouver la liberté sous caution. Ce qui est quand même une injustice, vu qu’il se disait victime de « planting » de drogue chez lui, avec images vidéo à l’appui.

Raquel Jolicoeur et Bruneau Laurette n’ont pas cette chance, l’équipement CCTV ayant été détruit chez le premier, tandis que la cellule scientifique de la police a souligné qu’il n’y a aucun ADN du second sur les drogues trouvées dans le coffre de sa voiture. Les deux accusent la police d’avoir aussi « planté » de la drogue chez eux. Mais là encore, le bureau du DPP tarde à agir. Sommes-nous alors encore dans les paramètres de la justice ?

C’est tout cela qui est donc attendu de Me Rashid Ahmine, qui a fait amplement ses preuves au sein de cet organisme. Il lui incombera désormais de montrer que la justice sera délivrée, quand il y a soupçon de maldonne ou de magouille dans des enquêtes policières.

Mais nous nous attendons aussi à ce que le DPP vienne expliquer pourquoi le meurtrier de cette receveuse d’autobus ait pu se retrouver dans une cellule capitonnée de l’hôpital Brown Sequard, alors qu’il avait commis un crime ignoble qui ne mérite ni caution, mais bien le remand en prison, en attendant qu’il soit jugé pour son acte lâche. Autrement on finirait par croire que même les institutions ont baissé les bras devant les cas de féminicides, qui ne donnent pas l’impression de baisser dans notre île.

En somme, un nouveau professionnel vient d’être nommé à un poste important. Et, tous les regards seront braqués sur lui. Etant en quelque sorte le dernier recours des faibles qui se sentent abandonnés par le judiciaire et la police. Voilà le devoir et la responsabilité qui sont attendus de Me Rashid Ahmine. Merci d’avance de défendre la vérité à tout prix !

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