April 16, 2024
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Politique

Un badin et deux vendeurs de bois de rose et de teck

Roshi Bhadain est un manipulateur. Un trompeur. Un mystificateur. Les exemples ne manquent pas pour soutenir ce que nous pensons de ce faussaire. Pour se tirer d’affaire d’un cas flagrant d’escroquerie et d’une accusation grave et sérieuse de recel, le voilà qui voit des complots partout et une vendetta politique alors que c’est du ressort de la police d’élucider ce vol de bois au détriment de l’État, donc des poches des contribuables. Ce n’est pas parce que le leader du Reform Party est passé par un drame familial qu’il doit être exempté d’enquête et de poursuite pour u délit criminel. Et ce n’est pas la faute aux enquêteurs si son arrestation a coïncidé avec un rendez-vous médical quelques jours après l’agression de sa sœur. Quand ce badin parle de karma et de dharma, il est de bon ton de se demander s’il n’est pas en train d’en subir après son rôle actif dans le démantèlement du groupe BAI, la perte de milliers d’emplois sans compter les morts subites et les suicides suivant la perte de leur argent par millions de ces clients du Super Cash Back Gold et d’autres plans d’investissements de cet assureur, qu’il faut le souligner, n’a jamais volé personne !

Jean-Michel Lee Shim a le dos large. Même si cet homme d’affaires et ingénieur peut endurer beaucoup de choses et de difficultés, reste qu’il est manifestement injuste et malhonnête de lui faire porter de multiples chapeaux car aux yeux de ses détracteurs, il est l’homme à abattre plus que n’importe qui. Partout on ne voit que lui, que son ombre, que sa présence, son intervention et son implication alléguée. Or, ce ne sont que des accusations farfelues et gratuites, sans la moindre preuve et la moindre justification fiable et solide. Roshi Bhadain vient de se joindre au club très select de ses calomniateurs parce qu’il a été épinglé par la police suite aux confessions d’un suspect dans une affaire de vol de bois au préjudice de l’État mauricien. Ces lames de teck ont servi à embellir la maison de l’ex-ministre de la Bonne gouvernance à Albion. Nous ne nous attarderons pas davantage sur cette fraude, le procès suivant son cours devant la justice. Nous exposerons plutôt pour la bonne gouverne de nos lecteurs et du public en général le casier policier et judiciaire de l’un des leaders de la plateforme de l’Espoir minée par le désespoir de deux autres chefs à devoir vendre, politiquement, deux compères contre qui pèsent des allégations similaires ou presque d’un même matériau, le bois, d’où le sobriquet Dubois et Dubois à deux partenaires au profil premier-ministériel.

Roshi Bhadain a cru jouer au malin et au badin en déposant en février dernier une « precautionary measure ». Il s’avère qu’il savait que tôt ou tard il allait être interrogé sur cette affaire de vol de bois dans laquelle il est directement impliqué. Comme la police a dû vérifier et contre-vérifier tous les éléments en sa possession suivant la confession d’un complice, les investigations ont pris le temps requis avant son interpellation sur la base de preuves établies de son implication et de sa participation pour escroquer. Les enquêteurs ont eu à attendre que le dénommé Perrine comparaisse en cour et c’est suivant un jugement de la magistrate sur la culpabilité de cet habitant de Pailles qu’ils ont pu procéder à l’arrestation de Bhadain. Parler de complot et de vendetta politique pour tenter de sortir du pétrin ne fait pas recette. Si le témoin n’était pas crédible et ses aveux pas accablants, la magistrature n’aurait pas donné son feu vert à la police de poursuivre son enquête lorsque le suspect est revenu sur sa première déposition dans laquelle il avait exonéré le politicien de tout blâme. Maintenant qu’il aura choisi de dire toute la vérité sur le vol de teck valant plus de Rs 600 000 et ce qu’il est advenu de ce bois, il est du devoir et de la responsabilité de la police de traduire les coupables, qui soient-ils, devant le tribunal.

Ce n’est pas la première fois que Roshi Sudarshan Bhadain fait face à d’aussi graves accusations. En décembre 2013, avant même son entrée en politique, il avait subi un long interrogatoire au CCID avant que deux charges ne soient retenues contre lui, soit « conspiracy » et « failing to give a receipt ». C’était dans l’affaire Bangaleea et à la suite d’une dénonciation de son ex-client, Nitesh Ramdhary. Ce dernier avait déclaré que Bhadain lui aurait conseillé de citer le chiffre de Rs 40 millions et le nom de trois ministres travaillistes pour donner une coloration politique à ce scandale. Selon l’acte d’accusation, la police avait reproché à l’avocat d’avoir comploté avec Nitesh Ramdhary pour falsifier des reçus pour un faux montant de Rs 40 millions et de «failing to give receipt for the fees by a barrister in respect of services». Comparaissant devant la magistrate R. Sewpaul-Ramdhur du tribunal de Rose-Hill, il se verra imposer une caution de Rs 25 000 et une reconnaissance de dettes de Rs 200 000, sinon il aurait passé la soirée en cellule. Face à la presse pour tenter une parade et se défendre, il dira que «c’est une histoire montée de toutes pièces ». Lors du procès en cours, il s’en prend à l’enquêteur chevronné Ghoorah. Il y a huit ans, c’était la démission de l’ACP, Pregassen Vudammalay, responsable du CCID, qu’il réclamait. Depuis est né son goût pour évoquer et inventer des complots pour se dédouaner de ses frasques et caprices.

En septembre 2017, neuf mois après son départ du gouvernement de l’Allaince Lepep, que n’a pas tenté Roshi Bhadain, dans l’affaire Bet365, pour faire tomber Ravi Yerrigadoo pourtant son collègue du Cabinet depuis leur nomination en décembre 2014? Hussein Abdool Rahim, rappelons-le, avait accusé plusieurs journalistes de l’Express et Roshi Bhadain d’avoir comploté pour faire tomber Ravi Yerrigadoo. Dans sa déposition au CCID, le dénonciateur de l’affaire bet365 avait expliqué les circonstances l’ayant conduit à jurer un faux affidavit. Hussein Abdool Rahim avait expliqué à l’époque que Roshi Bhadain voulait la chute de Ravi Yerrigadoo comme Attorney General pour qu’il récolte de dividendes de la partielle à Belle-Rose/Quatre Bornes où il avait remis son ticket en jeu. L’électorat du No.18 le rejettera massivement moins de trois après l’avoir plébiscité. Une cinglante raclée pour son arrogance et ses mensonges !

Soulignons que Roshi Bhadain sera interrogé et autorisé à partir le soir du vendredi 29 après son inter- rogatoire au CCID. Il devait nier les allégations portées contre lui mais n’avait pas démenti avoir rencontré son accusateur pour une tasse de café à la requête du rédacteur en chef de l’Express tard le soir. Souvenez-vous que comme riposte pour redorer son blason, il avait servi une mise en demeure à Hussein Abdool Rahim, à Radio Plus, au Défi Plus et à Nawaz Noorbux, directeur de l’information de Radio Plus, leur réclamant Rs 50 millions pour les dommages moraux subis. Son chiffre préféré : 50 millions; sa défense favorite : crier au complot dès qu’il est coincé.

En vérité, l’un des auteurs du vrai complot pour voler le teck de l’État est bien lui! Ce n’est pas parce que Joseph Kinsley Perrine a finalement décidé de dire la vérité, qu’il devient subitement comploteur, voleur, violeur, récidiviste et Dieu sait ce que Roshi Bhadain a dit encore et qu’il n’a pas affirmé dans sa déclaration en février 2021 en guise de mesure de précaution. La cruelle vérité de Kinsley Perrine, cachée depuis 2011, fait mal, très mal au leader du Reform Party qui doit se former et réformer désormais car comme il l’a dit lui-même, la vérité triomphera et non ses mensonges et ses demi-vérités. La vérité est que des bois et des poteaux massifs en teck avaient été volés de l’entrepôt du ministère des Infrastructures publiques à Pailles.

Le témoignage de Perrine à la police est accablant : l’avocat Roshi Bhadain les avait achetés pour décorer l’intérieur de sa maison à Albion. Ce n’est pas parce que l’ébéniste a choisi de parler en 2021 sans rien cacher et sans épargner personne comme il l’a fait en 2011 pour sauver la peau de l’homme de loi, qu’il est entré dans une entente secrète avec Michel Lee Shim pour le nuire. Et dans cette histoire à faire dormir debout de Bhadain, Lee Shim a donné rendez-vous à tous les protagonistes dans son casino à la rue Leoville L’Homme (autre baliverne !) où se trouvaient des policiers venus collecter leur pot-de-vin. Non, mais il y a de ces couleuvres que même les partisans de son groupuscule politique auraient du mal à avaler !

Maintenant que Roshi Bhadain a été libéré sous une caution de Rs 15 000 et une reconnaissance de dette de Rs 50 000, maintenant que son procès est ouvert et qu’il est son propre avocat sans que cela ne l’épargne d’être dans le box des accusés quand il aura fini avec l’interrogatoire de l’ASP Ghoorah, tout ce que la population souhaite est de voir se triompher la vérité et la justice. Elle sait que Bhadain n’est pas exempt de tout reproche comme il veut le faire croire. Elle sait que dans son placard, les squelettes se nomment ICAC, Heritage City, BAI, Bet365 et Britam, entre autres. Sa crédibilité est sérieusement entamée et nous reviendrons sur ces faits condamnables pour le démasquer tant qu’il tentera de dissimuler ces affaires compromettantes en détournant l’attention avec ses allégations frivoles de complot ou de vendetta politique. Comme tout bon avocat, qu’il croit dans la justice de notre pays au lieu de tenter après chaque comparution d’imputer et d’insinuer du n’importe quoi, quitte à être la risée de sa profession avec une tentative de se blanchir via la presse et les réseaux sociaux.