April 19, 2024
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Fait Divers

85 kg de cocaïne chez Scomat : Une enquête qui piétine depuis trois ans et aucune arrestation à ce jour

Souvenez-vous de cette histoire incroyable qui remonte à 2019 et qui concerne la découverte de plus de 85 kg de cocaïne dans une tractopelle dans les locaux de la Scomat à Pailles. La valeur marchand de cette importante qualité de drogues s’élevée, à l’époque, à plus de Rs 1,4 milliard. Trois ans après, l’enquête est au point mort, malgré le fait que 18 personnes ont été interrogées.

C’est, en effet, ce qu’a révélé le Premier ministre par Intérim, Steven Obeegadoo, mardi dernier à l’heure du PMQT. En effet, le vice-Premier ministre, qui occupait le fauteuil de Leader of The House mardi dernier a été au four et au moulin sur cette question qui a occupé une bonne partie de la tranche consacrée aux questions pour le PM. En fait, il y avait deux questions sur le sujet mardi dernier.

Il faut rappeler que ce fut le mercredi 10 juillet 2019 à 16h20, suite à une demande faite par le directeur de service de Scomat Ltd situé à Grewals Lane, Pailles, qu’une équipe de l’ADSU s’est rendue dans les locaux de cette compagnie. Ce sont deux employés qui ont découvert les sacs suspects lorsqu’ils inspectaient le moteur d’une chargeuse sur roues importée par l’entreprise du Brésil. Les deux employés de Scomat avaient trouvé trois sacs noirs qui étaient dissimulés dans le compartiment moteur près du pot d’échappement dudit véhicule.

Les sacs furent confiés à un superviseur chez Scomat qui, en vérifiant les trois sacs, est tombé sur plusieurs paquets rectangulaires contenant chacun des substances suspectes. Lorsque les éléments de l’ADSU sont arrivés sur les lieux, ils ont pris possessions des sacs et les ont ouvert en présence des employés présents sur place à ce moment-là et leur contenu était suspecté d’être des drogues dangereuses.

Une valeur marchande de Rs 1,4 milliard

Dans sa réponse, le vice Premier ministre a soutenu qu’une enquête a été immédiatement ouverte par l’ADSU et les pièces à conviction ont été mises en sûreté et envoyées au laboratoire de médecine légale pour examen. Cet exercice devait révéler que la drogue trouvée dans les trois sacs était de la cocaïne et le poids total de la drogue saisie était de 85 kg 166,8 grammes d’une valeur marchande s’élevant à Rs 1,4 milliard.

Dans la foulée, Steven Obeegadoo devait aussi indiqué qu’à ce jour, soit trois ans après, 18 personnes, dont des employés de Scomat Ltd, ont été interrogées par l’ADSU. « Jusqu’à présent, aucun élément de preuve n’a été obtenu qui pourrait conduire à l’arrestation d’une personne et qui pourrait également faire la lumière sur les circonstances de cette découverte et aider l’enquête », a concédé le vice-Premier ministre.

Cependant, ce dernier a indiqué à la Chambre que l’enquête de police a pu déterminer l’itinéraire du tractopelle depuis le port d’embarquement jusqu’à sa destination. « Selon les renseignements, le véhicule a été embarqué au Brésil à destination de Maurice. La tractopelle a été déchargée au Maroc et réembarquée pour Maurice.

J’ai également cru comprendre que l’ADSU a pris contact avec Interpol ainsi qu’avec les autorités brésiliennes et marocaines pour obtenir d’autres renseignements qui auraient pu fournir une piste dans l’enquête. Cependant, l’exercice s’est avéré extrêmement complexe car il nécessite la collaboration d’une multitude d’agences internationales », avance encore le vice-Premier ministre.

Le VPM pressé de questions

Ce dernier a fini par concédé, également que cette enquête est complexe et de ce fait le commissaire de police soumet un rapport intermédiaire au Directeur des poursuites publiques pour obtenir des conseils sur la marche à suivre. Pressé de questions par les députés Boolell et Nagalilgum, les deux auteurs de la PQ, sur le pourquoi cette enquête n’a toujours pas trouvé le ou les coupables, Steven Obeegadoo devait insister sur le fait que la police a recueilli les déclarations de toutes les personnes susceptibles d’avoir des informations pertinentes à fournir. La police, dira-t-il encore, a été en contact avec toutes les agences internationales et la police a été en mesure d’établir d’où venait cette tractopelle, comment elle a voyagé jusqu’à Maurice, où elle a transité et comment elle a été débarquée à Maurice et emmenée à Pailles.

« Pour l’instant, l’enquête n’a pas permis d’obtenir d›autres informations et de telles affaires sont extrêmement difficiles à résoudre. Nous nous engageons donc à lutter par tous les moyens contre le fléau de la drogue. Je pense que le nombre de saisies effectuées au cours des deux dernières années témoigne de la volonté du gouvernement, de protéger notre population, de démasquer et d›agir contre les importateurs et les trafiquants de drogue. Cependant, cela ne signifie pas que nous vivons dans un monde parfait où chaque cas peut être résolu instantanément. Dans ce cas particulier, sur la base des informations fournies par l›enquête, comme le prévoit la loi, le commissaire de police propose de transmettre le rapport intermédiaire au directeur du parquet pour qu›il donne son avis sur la marche à suivre », a renchérit le vice-Premier ministre.

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