Le Classement des États du monde par indice de perception de la corruption, mis à jour septembre 23, montre que Maurice vacille dans la stagnation, occupant la 57ème place. Des réformes sont donc nécessaires contre la corruption et il n’y a plus de temps à perdre, surtout à une quinzaine de mois du scrutin de 2024.
Pour le dire moins brutalement, l’île Maurice est la 57ème nation la moins corrompue sur 180 pays, selon l’indice de perception de la corruption de 2023 publié par Transparency International. À voir de plus près, notre pays aurait pu accéder à une marche honorable, mais notre univers politique est si incertain, tant il est marqué par des travers qui surgissent dans toute sa stupeur, épisodiquement mais inévitablement. Il n’y a pas que la politique qui est à culpabiliser ; il y a tous ceux qui gravitent autour d’elle, des grands commis de l’État à ces opportunistes qui s’abritent derrière leurs proximité d’un homme du pouvoir.
Il y a certes une mentalité qui engendre une gourmandise pour le moins incurable. Car, personne n’est à proprement dit trouvé coupable ou le main dans le sac, encore moins qu’il soit envoyé en prison. Nous nous reférons encore une fois à l’exemple du cas de corruption, d’abus de biens sociaux et de trafic d’influence en France, où François Fillon ancien Premier ministre fut condamné à cinq ans de prison, trois avec sursis et deux ferme [qu’il doit purger, à moins que son appel soit réussie et renverse le premier jugement, les épisodes judiciaires se succèdant toujours, six ans après son premier procès. ].
Empressons-nous de dire haut et fort que jamais notre pays n’a connu une empoignade aussi impitoyable avec la corruption qu’en ces temps-ci. Pour qu’un Premier Ministre, ici Pravind Jugnauth, puisse révoquer son adjoint [Ivan Collendavelloo] en le regardant droit dans les yeux, c’est bien un accom- plissement dont on en a jamais vu trace dans notre histoire politique.
Aujourd’hui, nous avons affaire à un PM intransigeant, sans compromis ni compromission. Mais, disons-le crûment, sans détour : quoique certains en fassent, comme l’enguirlander ou le couvrir de flatteries, P. Jugnauth est un homme seul dans ce combat contre la corruption.
Ce qui ajoute à ses mérites. Il ne peut mettre la main au feu pour n’importe qui et il devrait le savoir, mais ainsi va la vie politique qu’il doive se soumettre aux lois de la gouvernance qui reposent sur la collectivité et la solidarité. S’il n’en tenait qu’à lui, sans passer par des injonctions, il y a bien longtemps qu’il aurait agi à tous les niveaux et appliqué la guillotine à d’autres personnages aux dossiers et encombrants.
Face aux réalités actuelles, il va de soi que Pravind Jugnauth doit faire enclencher un cadre juridique, qui va progres- sivement élargir le champ des actes et des personnes susceptibles d’être incri- minées à ce titre ; tandis que les acteurs chargés de réprimer ces délits seront appelés à se sont diver- sifier et à se spécialiser. À tout prix, il nous faut une législation pénale étoffée qui répondrait aux engagements inter- nationaux.
La corruption est une infraction complexe. Compte tenu de son caractère occulte, la mise en évidence de la corruption est difficile à établir. Aussi la recherche de preuves bien souvent habilement dissimulées (fausses factures, inter- médiaires multiples…) est-elle particulièrement délicate. Afin que ces délits n’échappent pas à la sanction pénale, l’autorité judiciaire est appelé à requalifier des faits de corruption en infraction voisine telle que l’abus de biens sociaux ou le recel d’abus de biens sociaux, plus facile à matéria- liser. Dans d’autres pays, les délits de corruption sont fréquemment révélés à l’occasion de la détection d’opéra- tions de blanchiment de capitaux ou de détour- nements frauduleux. Il n’est donc pas rare que les affaires traitées en matière de corruption soient constitutives de plusieurs infractions.
Lorsqu’on trompe la confiance du public à des fins personnelles, la plupart des gens conviennent qu’il y a eu corruption. L’une des réponses prévues depuis longtemps consiste à affirmer que l’État et l’administration doivent par conséquent être séparés des intérêts privés et de la politique plus généralement.
Dans ce charivari d’implications politico-lé- gales, les réformes sont plus que jamais néces- saire pour trouver la parade à la corruption. Le PM lui-même est le premier à souhaiter voir réaliser des changements en profondeur pour mater la corruption. La Justice, le DPP, la MRA et toutes les instances liées à ce combat difficile mais pas insurmontable, devront prendre des initiatives. Prendre précisément les devants, et en se concertant ils définiront un plan d’action qui englobera ces réformes, sans lesquelles la corruption ne sera jamais défaite.
À un peu plus d’un an des élections générales, démontrer une volonté à toute épreuve contre la corruption et mater celle-çi par des actione et des mesures rigou- reuses se révèlera un plus, si ce be sera pas déterminant dans le maintien au pouvoir pour PKJ. Les lobbys et autres forces sinistres tenteront par tous les moyens de repousser l’échéance fatale [pour eux]. Mais, la victoire aux élections passera par la façon dont le PM jugulera le fléau. Les mauriciens sauront discerner la portée signi- ficative de la croisade de Pravind. Ce n’est pas peu dire !