December 7, 2024
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Analyse: L’incorrigible opposition

Plus ça change, plus c’est la même chose serait-on tenté de dire en regardant comment évoluent les choses au sein des partis de l’opposition toujours incapables de s’entendre sur la bonne formule susceptible «de faire partir Pravind Jugnauth du pouvoir», pour reprendre un terme cher à Navin Ramgoolam et à Paul Bérenger, ou de «changer le système» comme le promettent Rama Valayden et consorts. Ce que nous voyons dans le camp de l’opposition parlementaire n’est pas sans nous rappeler les épisodes «on-off» des discussions entre Ramgoolam et Bérenger en vue de former une alliance Parti Travailliste-MMM pour les élections générales de 2014, alliance qui fut d’ailleurs battue à plate couture par le MSM.

Après avoir donné l’impression, dans un premier temps, que l’alliance PT-MMM-PMSD était pratiquement chose faite en mars, l’on nous apprend, en avril, qu’il y a quelques macadams qui les empêchent de tenir un meeting commun le 1er Mai. Et voilà que l’on nous rabat de nouveau les oreilles avec des formules creuses du genre «les discussions sont en bonne voie», «les choses évoluent dans la bonne direction», «nous avançons» et autres fadaises. La belle histoire !

Une bande de farceurs

L’entente entre eux est telle que la réunion du groupe parlementaire d’hier, exclut Nando Bodha, parce que trop proche de Valayden et de Linion Pep Morisien. Le leader du Rassemblement Mauricien joue à l’étonné et dit ne pas comprendre pourquoi il n’est pas invité à cette réunion. Une véritable bande de farceurs. En fait chacun des deux blocs de l’opposition joue une partition différente mais tous prétendent avoir le même objectif celui de faire partir le MSM du pouvoir. A voir la façon dont ils s’y prennent autant leur dire qu’ils n’y parviendront pas et que Pravind Jugnauth a toutes les chances de rempiler pour les prochains cinq ans si ce n’est plus.

Il n’y a pas que les partis dits «mainstream» qui éprouvent des difficultés à accorder leurs violons. Dans le camp de l’opposition extra parlementaire ce n’est guère mieux. Si Valayden et Bodha semblent s’entendre comme larrons en foire, Roshi Badhain continue de se la jouer solo malgré son arrangement avec En Avant Moris de Patrick Belcourt qui, disons les choses comme elles sont, ne représente pas grand-chose sur l’échiquier politique. Il en va de même pour Géraldine Hennequin-Joulia d’Idéal Démocrate, qui a osé snober Valayden qui lui a pourtant tendu la main lors du rassemblement de Linion Pep Morisien le 1er mai. Tous ces accommodements suivis de reniements c’est du mauvais cinéma.

La tentative de Valayaden de réunir tout ce beau monde sous une  immense ombrelle portant l’étiquette «sanzman» ne mène pas large. Qu’il s’agisse de Bodha, de Valayden ou de Badhain ce sont tous des généraux sans armée car que pèsent-ils en milieu rural ? La question mérite d’être posée. Qu’on le veuille ou non, la joute en 2024 sera entre le MSM et le bloc PTr-MMM-PMSD si tant est que ces derniers parviennent à s’entendre. Les autres feront tout au plus de la figuration. Ceux qui misent sur une victoire de l’opposition aux prochaines élections gagneraient à réfléchir à deux fois et surtout à ne pas prendre de pari d’une victoire rouge-mauve-bleu car au train où vont les choses ils risquent de le regretter amèrement.

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