November 7, 2024
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Politique

Analyse Politique: Le 1er mai de la discorde

Nos partis politiques renouent avec les traditionnels meetings du 1er mai, après deux ans de pandémie, mais en ordre dispersé, surtout pour ceux du camp de l’opposition. Malgré les grandes déclarations d’intention et les envolées des uns et des autres quant à la nécessité de «laisser la Fête du Travail aux travailleurs», rien n’y fait. Nos politiciens, toutes tendances confondues et, indépendamment de leur appartenance partisane, ont besoin de se donner en spectacle ce jour-là avec l’idée de faire une démonstration de force. Or, ceux qui se déplacent pour participer à ces rallyes politiques, composés essentiellement des «die-hard» des partis, ne représentent qu’un infime pourcentage de l’électorat. La foule à ces meetings n’a jamais reflété la force réelle des partis sur le terrain et encore moins donné une indication de ce que pourrait être l’issue des élections générales à venir.

Contrairement aux précédents rassemblements politiques du 1er mai, celui de cette année est loin d’être une mise en jambe en vue des prochaines élections générales qui, de toute évidence se tiendront en 2024, comme l’a indiqué le Premier ministre. Le meeting du MSM à Vacoas, lundi prochain, sera tout au plus une occasion pour ce parti de montrer qu’il dispose encore des assises solides dans le pays malgré les bourrasques qu’essuie le gouvernement. Cela est d’autant plus vrai qu’il n’y aura, en face de lui, aucun parti, ou regroupement de partis, auquel il pourra se mesurer en termes d’assistance. Ce sera aussi l’occasion pour le MSM et son allié Muvaman Liberater de montrer un semblant d’unité après les premières secousses constatées ces dernières semaines.

Des raisons abracadabrantes

La situation cette année est inédite. Un parti au pouvoir, qui dirige un gouvernement que l’on dit impopulaire, n’hésite pas à réunir ses troupes alors que les principales forces d’opposition, qui naguère réunissaient des foules importantes le 1er Mai, se terrent. Incapables de s’unir, le Parti travailliste, le MMM et le PMSD avancent les raisons, les unes plus abracadabrantes que les autres, pour expliquer leur absence sur le terrain ce jour-là.

Tantôt, c’est le MSM qui leur a mis des bâtons dans les roues, pour reprendre les termes de Paul Bérenger, en réservant les endroits sur lesquels ils avaient jeté leur dévolu pour organiser leur meeting. Tantôt, c’est que le meeting du 1er Mai n’est pas une échéance pour l’opposition, ni un ultimatum pour conclure une alliance, l’échéance étant les municipales, selon Kushal Lobine du PMSD.

Quant au leader du Parti travailliste, il trouve que la Fête du Travail a été dénaturée et qu’il faut laisser les travailleurs fêter cet événement. Dans ce cas, comme l’a fait remarquer avec beaucoup d’à-propos, le président du MSM, pourquoi avoir sollicité les municipalités de Port-Louis et de Vacoas-Phoenix afin d’obtenir l’autorisation de tenir le meeting de l’alliance PTr-MMM-PMSD dans l’une ou l’autre ville. La vérité c’est que valeur du jour, c’est une alliance qui vacille pour reprendre les termes de Joe Lesjongard.

Quant aux autres partis d’opposition ils feront de la figuration. Que ce soit Linion Pep Morisien de Rama Valayden et son allié le Rassemblement Mauricien de Nando Bodha ou encore le Reform Party de Roshi Badhain et autres Rezistans ek Alternativ ils réuniront tout au plus quelques centaines de personnes même si certains se bomberont ensuite le torse pour parler du sérieux de leurs propositions et prétendre que ce sont eux qui incarnent le vrai changement.

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