May 8, 2024
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Opinion

Édito : Et si le Pakistan entrait en jeu ?

Et si le Pakistan entrait en jeu dans le conflit Israélo-Palestinien ? Ce qui peut, à priori, paraître « farfetched », a été discuté, le 6 décembre dernier, à une convention islamique, qui s’est tenue au Pakistan, et où étaient invités des représentants du Hamas. Et le sujet portait sur l’entrée en scène du Pakistan, pays qui détient l’arme nucléaire.

Selon les délégués invités à  cette convention, la guerre pourrait se terminer à Gaza si le Pakistan menaçait Israël. Selon le Middle East Media Research Institute(MEMRI), cette convention avait été organisée dans le but de bâtir des passerelles entre l’Ouest et le Proche Orient. Elle planchait aussi sur le thème principal. A savoir la défense de la mosquée Al-Aqsa, à Jérusalem, et la responsabilité des musulmans. Le tout était organisé par le Pakistan Ummah Unity Assembly, qui regroupe des sociétés islamiques de par le monde.

Ismail Haniyeh, un des intervenants, fut celui qui a « invité » le Pakistan à jouer un rôle plus « robuste » dans le conflit Israélo-Palestinien. Selon lui, « le Pakistan est un pays fort. Et s’il menace Israël, la guerre peut  prendre fin à Gaza. De fait, nous attendons beaucoup du Pakistan. Car, il peut faire reculer Israël. »

Cela peut-il devenir réalité ? Car, si le Pakistan est effectivement doté de l’arme nucléaire, son voisin Indien l’a aussi. Et l’Inde a choisi de pencher en faveur d’Israël. Ce qui n’a pas été bien vu du côté des pays musulmans et Arabes. Et quand Haniyeh soutient que « les Juifs sont les plus grands ennemis des musulmans dans le monde », on mesure que le conflit peut rapidement s’embraser. D’autant plus que les Houthis Yémenites bloquent la Mer Rouge, et sont un danger constant pour les navires battant pavillon Israélien ou Américain.

Mais justement, les choses ne seront pas si simples pour le Pakistan, un allié potentiel des Etats-Unis. Naju Zuhair, un des leaders du mouvement de libération Hamas, a évoqué les « 20000 enfants, femmes et hommes que nous avons perdu à Gaza. Ils sont devenus des martyrs. Nous détruisons des armes sophistiquées d’Israël ave nos moyens artisanaux. Nous avons espoir de réussir à gagner cette guerre. »

Pour Naji Zuhair, »cette guerre est une Jihad de défense. Le Hamas est une force politique et notre seul but est la libération de la Palestine. Nous ne libérerons aucun autre otage, tant qu’Israël ne relâchera pas un plus grand nombre de prisonniers Palestiniens. »

Alors, »excitation » de délégué, ou vraie possibilité d’une entrée en scène du Pakistan dans la  guerre Israélo-Palestinienne ? Vu l’enjeu, tout est possible. Et il est clair que les « amis » d’Israël commencent à comprendre que leur allié est un poids-lourd encombrant et arrogant. Ce qui explique le retournement de veste de Joe Biden, Rishy Sunak et de Justin Trudeau, qui ont tous appelé à un cessez-le-feu, alors qu’Emmanuel Macron a envoyé un membre de son gouvernement sur le terrain, la personne plaidant elle aussi pour la paix et un Etat Palestinien.

Cette perspective, que d’aucuns trouvaient impossible à réaliser, après le sabordage des accords d’Oslo, revient en première ligne des préoccupations des Occidentaux. Et le pire pour Benjamin Netanhyahou, c’est qu’il soit lâché, et que la justice de son pays l’exile pour de bon en prison. Si tout s’accélère donc au Proche Orient, c’est aussi parce que le Royaume d’Arabie Saoudite s’impatiente. Le Prince Salmane veut lui aussi avoir l’arme nucléaire, quitte à pactiser avec Israël et les Etats-Unis. Mais il a bien fait savoir que le dossier Palestinien doit avancer, dans le droit chemin. C’est une des conditions prioritaires figurant sur l’accord qui sera ensuite paraphé entre Israël et l’Arabie Saoudite.

Israël peut donc montrer tous les tunnels qu’il veut, voire même les noyer. Mais la lumière qui commence à apparaître au bout du tunnel de l’espoir des Palestiniens ne pourra cette fois-ci être bombardée par les missiles Israéliens. Il y a un temps pour tout. Rien ne dit que le Pakistan ne passera pas de la parole aux actes. Et rien ne dit aussi que les Occidentaux finiront par lâcher Netanhyahou, et aller dans le sens d’un Etat Palestinien. En bref, l’espoir est de mise. Et s’il faut aller jusqu’à une menace nucléaire contre le bélligérant arrogant, why not ? Israël n’est pas béni des dieux !

Sedley Assonne

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