April 29, 2024
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L’opposition et la stratégie de l’intox

L’opposition parlementaire PTR-MMM-PMSD a-t-elle déjà concédé la défaite aux législatives de 2024 ? Pourquoi alors son leader le Dr Navin Ramgoolam émet-il des doutes concernant l’issue de ce scrutin, arguant que ses adversaires, l’alliance représentée par l’actuel Premier ministre, Pravind Jugnauth, aurait recours à l’intelligence artificielle afin de remporter les futures législatives générales ? C’est profondément insultant envers les électeurs de l’île Maurice, lesquels avaient renvoyé l’ex-Premier ministre à ses chères études en deux occasions successives. En fait, la plateforme de l’opposition voit déjà se dessiner une troisième défaite qui mettrait fin cette fois-ci à toute tentative du Dr Ramgoolam de retrouver le pouvoir… Mais, ce qui est déjà une certitude c’est que le doute s’est déjà installé au sein de cette opposition qui sait pertinemment que la population jugera ce gouvernement sur son bilan économique et social.

L’impuissance de l’opposition

Depuis ces derniers mois, on assiste à l’impuissance de l’opposition dans toute sa pluralité à se faire entendre au sein de la population. Ses arguments sont en profonde inadéquation avec les attentes de la population, qui a éprouvé deux années de fermeture économique et une terrible crainte de voir s’installer pendant encore des années la contraction de l’économie. Il y avait donc urgence à parer au plus pressé. Non pas avec des discours, mais avec des actes. Ce défi, le gouvernement de Pravind Jugnauth a su le relever dans la mesure des capacités de l’île Maurice et en montrant la voie à la population. Il faut dire que celle-ci a été exemplaire en attitude face à la pandémie, mais aussi en termes de résilience face aux menaces de rupture de notre économie. Le secteur privé local a lui aussi répondu à ces défis après avoir empoché les fonds de la MIC en 2020, ce qui lui a permis de se maintenir et d’être prêt pour se remettre aux affaires après la réouverture de nos frontières. Tout gouvernement digne de ce nom aurait pris les mêmes mesures afin d’éviter une tragédie économique et sociale.

Discours fantaisiste

A un an des prochaines élections législatives, l’opposition se voit désespérément privée d’arguments de fond afin d’envisager cette échéance politique avec sérénité. Dès lors, on peut comprendre qu’elle se répande avec une stratégie de l’intox pour se donner un semblant de confiance. Mais, Xavier Duval et Paul Bérenger savent eux qu’il sera très difficile qu’une alliance menée déjà par un Navin Ramgoolam très discrédité d’affronter Pravind Jugnauth avec un argument aussi frivole. Seul le leader du Parti travailliste (PTr), semble croire à ce type de discours aussi fantaisiste qu’ambivalent. Nous savons que le leader des mauves adhère très peu à ce genre de propos tout comme il n’avait jamais cru à l’existence d’élections frauduleuses jusqu’au moment où le Dr Ramgoolam l’entraine sur cette voie tellement improbable… Il faudra donc chercher autre chose, beaucoup plus crédible de la part de l’opposition si elle veut, véritablement, apparaitre comme une possible alternance.

Défis réels

Dès les premiers mois de 2024, nous verrons un peu plus clair dans la stratégie de Pravind Jugnauth en termes politique, économique et social. Mais nous savons déjà qu’il souhaite répondre de manière concrète aux défis réels à Maurice, à savoir le maintien et la consolidation de la reprise. Le Premier ministre sait que cet enjeu ne peut être remporte s’il n’a pas la confiance de la population. Certes, il a toutes les cartes en main mais il lui faut aussi une véritable solidarité partisane de même que la même rigueur et probité dans l’administration des affaires publiques. C’est la raison pour laquelle il ne faut pas tolérer les écarts de conduite morale et administrative dans les administrations en contact direct avec le public. Le petit peuple a horreur d’être traité avec mépris et indifférence dans ces services et cette attitude de la part de certains fonctionnaires rejaillit sur l’image du gouvernement.

Attentes du public

Les radios privées rendent régulièrement compte de ces attitudes et sans jamais grossièrement les faits. Il faut saluer ici certains ministères qui n’hésitent pas à répondre aux interrogations du public à travers leurs responsables de communication. Cette prise directe avec les attentes du public permet de corriger un certain nombre de lacunes au niveau de ces services mais il faut déjà traiter ces carences en amont. Il faut aussi souligner le fait que ces services pêchent par un certain nombre de problèmes qui, conjugués l’un à l’autre, aboutissent à un niveau de communication déplorable face au public : d’abord certains fonctionnaires se comportent eux-mêmes comme des petits dieux face aux membres du public, ensuite, leurs espaces de travail sont souvent archaïques et, enfin, beaucoup de départements restent encore à être informatisés. Le fait que les fonctionnaires sont très protégés et agissent comme un corps rend quasi-impossible toute réforme de fond dans la fonction publique. Mais, ceci ne saurait être une excuse, car le développement de l’ile Maurice, les gros projets à travers l’ile et les défis dans tous les compartiments, nécessitent un partenariat solide et ‘win-win’ avec le secteur privé. La politisation à outrance de l’administration publique et le comportement ‘politisé’ de certains fonctionnaires ne peuvent que ternir l’image positive du gouvernement.  

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