April 18, 2025
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Opinion

Hausses des salaires : économistes et patronat scandalisés

On les savait dans la même logique de pensée mais pas à ce point antisocial. En effet, depuis que le gouvernement a décidé de soutenir les petits salariés et les familles précarisées par la double crise de la Covid et du conflit militaire en Ukraine, avec des augmentations de salaires, l’ensemble de la communauté des économistes et des chefs d’entreprise ne parlent que d’une même voix voyant dans ces décisions une montée de l’inflation et une consommation excessive. Ont-ils été à ce point aveugles pour refuser de voir que des familles entières ont été menacées par des dislocations économiques et sociales, incapables de se nourrir décemment et de rester dans l’inclusion nationale. Pourtant, nombre de ces mêmes économistes et chefs d’entreprise, durant les pires moments de la pandémie, en avaient appelé au gouvernement pour qu’il prenne des mesures afin de maintenir la cohésion de notre tissu économico-social. Et le gouvernement, ayant pris la mesure d’une réelle rupture qui se dessinait, avait mis sur pied la Mauritius Investment Corporation, dont les milliards de roupies décaissés en faveur des entreprises, avaient permis à celles-ci de rester à flots et même favorisait le retour des bénéfices dans certains secteurs, dont l’hôtellerie et les banques. Mais, ces soutiens de l’État avaient aussi une condition : celle d’être un prêt.

L’érosion du pouvoir d’achat

Aujourd’hui, ces mêmes entreprises qui renouent avec les bénéfices doivent être en mesure de maintenir leurs effectifs, cela avec des salaires appropries afin de faire face à l’érosion du pouvoir d’achat. Mais, il est profondément injuste et insultant d’affirmer que les bénéficiaires de ces augmentations vont maintenir courir chez les commerçants du coin afin de s’offrir le dernier gadget électronique ménager. C’est insulter le bon sens du Mauricien, devenu très prudent à la dépense depuis la crise pandémique. Les opérateurs dans les grandes surfaces le reconnaissent eux-mêmes, affirmant que depuis 2020, les tendances à la consommation connaissent des mutations profondes, les Mauriciens préfèrent dépenser en alimentation et lorsque cela le permet, ils choisissent d’économiser pour l’avenir de leurs gosses. D’autres en profitent pour régler des dettes qui avaient rééchelonnées depuis la Covid-19 ou, encore, s’engagent dans des projets immobiliers.

Partenaires sociaux

Ne voir que du pessimisme dans les récentes mesures prises par le gouvernement sur le plan des salaires résume aussi le gène de certains reporters gagnés à l’opposition et lesquels déploraient que le gouvernement de Pravind Jugnauth ne faisait pas assez pour soutenir les familles en situation de précarité. Or lorsque le même Pravind Jugnauth prend la mesure de la situation après discussions avec les partenaires sociaux, les voilà qui se mettent à parler de cadeaux’ offerts aux salariés. On a rarement vu une telle incohérence ! On sait que des radios privées sont promptes à tendre les micros à l’opposition dès qu’il s’agit de gonfler une information susceptible de gêner le gouvernement. Or à ce jour, aucun membre de l’opposition n’a été invite par ces mêmes radios à se prononcer sur les récentes décisions d’augmenter les salaires sachant que personne au sein de cette opposition n’aura l’honnêteté de reconnaître le bienfondé de l’action gouvernementale. Il est proprement embarrassant pour certains journalistes certifiés agents de l’opposition dans certaines radios ne pas pouvoir offrir un bon sujet aux membres de l’opposition !

Économistes et professionnels de la finance

Les économistes et autres professionnels de la finance ont toujours eu une position totalement opposée à celle des salariés. Dès qu’une petite demande d’augmentation de salaire est formulée, cela déclenche des cris d’orfraie dans leur salon feutré. Et pourtant, ils en commis des erreurs ces professionnels de haute voltige. Il suffit de mentionner les conséquences mondiales engendrées par la crise des ‘subprimes’ sur le système bancaire et financées en 2007-2008. Dont les effets à l’île Maurice avaient conduit le ministre des Finances d’alors à monter en urgence des soutiens financiers aux entreprises locales mais surtout à des petits copains travaillistes. C’est surtout pour éviter à l’île Maurice de plonger un marasme économique et social que ce gouvernement a décidé de soutenir les salariés face à l’érosion du pouvoir d’achat et aux difficultés de la vie de tous les jours. Quant à la dimension électoraliste de cette mesure, il n’y a que ces mêmes journalistes cités plus haut et l’opposition à se fourvoyer. L’opposition est elle-même capable de se tirer des balles dans ses propres pieds avec ses déchirements internes et autres contradictions, celle qui a mené à la rupture entre le Reform Party de Roshi Bhadain et l’En Avant Moris de Patrick Belcourt, n’en étant qu’une illustration et un début. 

Dès l’année prochaine, au moment de rédiger leur programme commun, les trois leaders de l’actuelle plateforme de l’opposition feront apparaître en public leurs propres contradictions, sans que Pravind Jugnauth ne les aide et la population ne tardera pas avoir éclaté en morceaux cette fausse unité de façade car Paul Bérenger, Xavier Duval et les membres ‘boolellistes’ du Labour n’hésitent pas dire que la seule présence du Dr Ramgoolam a la tête d’une éventuelle coalition de l’opposition sera du pain béni pour Pravind Jugnauth.

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