May 3, 2024
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Hippodrome de Petit Gamin : Une révolution qui rompt avec un passé encombrant

Le samedi 16 décembre sera marque d’une pierre blanche dans l’histoire de la démocratisation de l’entrepreneuriat à l’ile Maurice : Le People’s Turf PLC a tenu le pari d’organiser 11 épreuves durant une journée alors que dans le passé, la journée de courses au Champ de Mars se limitait à 10 journées. Quelques jours plus tard, trois ‘mock races’, incluant des simulations, ont été tenues dans le centre JMLS Equatrian Training, à Petit Gamin. Un double évènement qui vient clouer au pilori les adversaires de Jean-Michel Lee Shim qui voyaient en lui qu’un homme d’affaires. Or ce dernier vient de démontrer avec brio sa vision des affaires, le sens qu’il souhaite à l’entrepreneuriat local à force de détermination et de passion. Dans le même temps, il jette un pavé dans la mare des bastions d’affaires jusqu’à maintenant considérées comme des legs du pouvoir colonial et de certaines familles patrimoniales qui conservaient jalousement ce bien d’un autre temps.

Une page d’histoire 

C’est donc une page d’histoire qui vient d’être tournée et petit à petit, le monde hippique de l’ile Maurice – celui-là même qui fait la fierté de notre pays, le seul à maintenir une telle pratique dans l’Océan Indien -, revêt de nouveaux habits. Seuls les individus à l’esprit étriqué et qui refusent de s’adapter au sens de l’histoire, se vautrent dans une certaine nostalgie. Entretemps, un vent de démocratisation souffle sur le monde des affaires et ce sont les individus qui osent prendre le risque pour le bienêtre du pays qui méritent l’appellation de patriotes. Nous savons que dans une petite ile comme la nôtre, certains grands propriétaires terriens ont souvent freiné le développement en refusant d’investir dans des secteurs qui comportaient certains risques et ont souvent tourné le dos aux mutations économiques mondiales où c’est la multipolarité qui gagnait du terrain en déplaçant les pôles économiques. L’ile Maurice ne pouvait cette réalité. C’est une tendance qui est irréversible… 

Partout à travers l’ile Maurice, nous assistons a l’ouverture de galeries commerciales qui s’articulent autour du développement de nouveaux espaces résidentiels. A ce titre, il va sans dire que l’avancée du Metro Express dans les régions rurales ne fera que redessiner une nouvelle configuration de l’ile Maurice, donnant naissance à des services privés et publics dynamiques dans le respect de l’environnement et avec, en harmonie, la juxtaposition des anciens et d’une nouvelle génération souhaitant ‘travailler et vivre dans le pays’. Cette démarche s’inscrit dans la prise en compte d’une réalité devenue la norme, car les espaces en sont venus à manquer dans le milieu urbain et de plus en plus, les développements fonciers deviendront excentrés. On n’y échappera pas. Il suffira de créer des espaces intégrés où les lieux de travail, les résidences, les services de santé et de loisirs seront à proximité. 

Relocation 

Il est tout à fait logique que la relocation de la piste hippique s’inscrive dans une telle démarche. Tôt ou tard, une telle nécessité allait s’imposer comme une évidence mais il fallait, dès aujourd’hui, prendre une décision. C’est un peu dans cette même logique économique qu’on a vu des délocalisations d’entreprises de grande ampleur dans les années 70-80 partout dans le monde et cette tendance s’est accentuée sans jamais être renversée. Dans un pays aussi étroit que l’ile Maurice, il était devenu impératif de réfléchir à une exploitation judicieuse du bien foncier afin que le développement ne laisse personne en bordure de route… Mais, la question du bien foncier pose en même temps un enjeu et un défi pour les investissements locaux qui ne disposent guère d’espaces pour leurs projets. Si l’État ne lésine guère pour développer certaines localités idéalement situées à l’exemple de ce qu’on désigne comme le triangle d’Ébène, force est de reconnaitre cependant que cette localité de peut abriter tous les projets, les seuls qui peuvent y prospérer exercent dans le secteur bancaire, financier et celui des télécommunications. Par ailleurs, nous avons aussi été témoins des problèmes posés par le manque d’espace pour l’aménagement de parkings dans cette localité. 

L’État 

C’est à l’État de porter presqu’à lui seul le projet de wwdémocratisation des affaires à l’ile Maurice mais pour mener à port une telle ambition, il faut une stratégie cohérente qui soit de nature à attirer les investisseurs locaux. Celle-ci passe aussi par l’implication des fonctionnaires afin qu’ils mettent de côté une certaine lourdeur bureaucratique si coutumière chez certains d’entre eux. Dans le passé, sous l’ère PTr-PMSD, nous avons vu comment le projet de démocratisation de l’économie avait lamentablement échoué, d’une part en raison du peu de conviction des porteurs de ce projet et, d’autre part, en raison du peu de crédibilité des bénéficiaires de certaines terres de l’État et de la spéculation qui s’est ensuivie. Il faut reconnaitre que le gouvernement de Pravind Jugnauth s’est lui assuré que la diversification de l’économie mauricienne soit portée par des entrepreneurs crédibles dans des secteurs qui nécessitent la modernisation – dont la décentralisation -, en rapport avec le développement de l’ile Maurice. A l’approche de la nouvelle année et en dépit de l’existence de certaines incertitudes reconnues par le PM lui-même, il faudra qu’émerge une classe de nouveaux entrepreneurs capables d’innovation et de vision cohérente. 

La confiance 

Car tout pays au sortir de la crise économique générée par la Covid-19 et dont l’économie est ultra-dépendante de l’étranger, doit réfléchir à des stratégies qui lui permettraient de retrouver à la fois la confiance de sa population et celle des investisseurs étrangers. On se souviendra de l’impulsion provoquée par le gouvernement de l’alliance bleu-blanc-rouge dans le milieu des années 80 et qui avait permis de faire émerger une véritable de génération d’entrepreneurs. Déjà, à ce moment, le trio Jugnauth- Duval/Boolell (pères), avaient compris que l’économie nécessitait que le marché joue pleinement en laissant la voie ouverte à la concurrence. On se souviendra des ‘incentives’ qui avaient permis aux Mauriciens de se lancer dans la création de PME. De nos jours, une telle démarche peut être répliquée avec en prime l’apport du numérique et le soutien de l’État d’autant que les prochaines années seront créatrices d’opportunités de business grâce à l’extension du Metro Express dans les régions excentrées.

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