Du 8 au 12 mai
Maurice accueillera, à partir de demain, la réunion de l’Indian Ocean Tuna Commission. Les pays participants, au nombre d’une trentaine, discuteront, jusqu’à vendredi prochain, de l’épineux problème de surpêche de thons albacore dans cette partie du monde. Maurice et les Seychelles sont directement concernés par ce dossier après la décision prise lors de la dernière réunion de la commission, au Kenya, en février dernier. Plusieurs experts sont d’avis que le thon jaune diminue drastiquement dans cette région. L’enjeu principal pour Maurice et pour les Seychelles est le nombre d’emplois que génère le secteur de la pêche.
Lors de la réunion qui s’était tenue au Kenya, la décision avait été prise de restreindre de manière significative l’utilisation des «Fishing Aggregating Devices» (FAD). Il s’agit de dispositifs permettant de sonder les fonds marins afin de découvrir les endroits à forte concentration de poissons. Cette mesure doit entrer en vigueur à partir de janvier de l’année prochaine mais plusieurs pays membres s’y sont opposés, notamment les Comores, Oman, les Seychelles, le Kenya, les Philippines ainsi que l’Union européenne qui est liée à certains pays membres par des accords permettant à des compagnies européennes de pêcher dans les eaux territoriales de ces pays.
L’objection des pays susmentionnés a créé une situation cornélienne dans la mesure où la commission ne peut contraindre un de ses membres à respecter à la lettre les directives qu’elle a elle-même émises. C’est donc de cela qu’il sera question pendant les cinq jours que dureront les travaux de la commission. Il s’agira de trouver une solution pour assurer une meilleure gestion de la pêche au thon dans l’océan Indien qui soit acceptable à tous les pays membres.
La surpêche de thons dans nos eaux territoriales préoccupe non seulement les autorités mauriciennes mais également les pêcheurs locaux qui s’interrogent sur les accords de pêche que le gouvernement a passés avec des pays étrangers dont les chalutiers sillonnent la région. Le syndicat de pêcheurs parle d’absence de transparence et se demande si les prises de ces compagnies de pêche étrangères sont contrôlées pour s’assurer que les clauses des accords sont effectivement respectées.