April 19, 2024
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Opinion Politique

Le Capot Boy Valayden maladroit et malhonnête dans le manteau de justicier

En août 1996, peu après le lancement du Mouvement Républicain (MR) par Rama Valayden, des dirigeants du Mouvement Militant Mauricien (MMM) feront une série d’analyses sur cette nouvelle formation politique perçue comme une menace urbaine pour la forteresse mauve. C’est ainsi que le jeune leader sera surnommé Capot Boy et son entourage peu fréquentable dénoncé car constitué de malfrats en tous genres, dont des trafiquants de drogue, des bandits, des voleurs, des toxicomanes et des violeurs. Du MR, le MMM dira donc que c’est un Mouvement Récidiviste mené par un libertin. Pour les adversaires du parti de Bérenger, le MMM est à blâmer pour avoir créé ce « monstre » dont il a lui-même peur.

L’un des membres fondateurs du MR qui n’a pas mis longtemps pour claquer la porte à Rama Valayden est Sada Etwaroo. Ce dernier se joindra au MSM par la suite non sans exprimer ses observations publiquement sur le « monstre ». Il affirmera que son ancien leader a perverti les idées du MR. « Le MR a été fondé sur certaines valeurs et idées. On voulait d’une nouvelle République pour Maurice mais on s’est retrouvé avec un homme qui avait développé le culte de la personnalité et qui exerçait un one-man-show. » De la perception que Rama Valayden s’entoure de nervis, Sada Etwaroo dira que l’ex-ministre de la Justice a toujours procédé par provocation. « Il essaie d’être prince de l’enfer parce qu’il n’a pas pu être prince par lui-même. Il a besoin de provoquer. Cela lui permet d’être au centre du débat. Il a besoin que les gens parlent de lui. Dès qu’il sait qu’il y a quelque chose qui dérange, il va se lancer dans le débat et traiter les autres d’incapables, d’hypocrites. » Le personnage cerné de l’intérieur par un Sada Etwaroo qui l’a connu de très près avant de l’abandonner, Valayden sera battu dans le bastion mauve de Stanley/Rose-Hill aux législatives de 2005 et les tractations pour sa nomination comme Attorney General sont connues. Ses travers comme ministre de la Justice également, ce qui lui privera d’une investiture et d’une séparation avec le chef des travaillistes.

Quand il était conseiller légal du gouvernement entre 2005 et 2010, l’un de ses chevaux de bataille était la décriminalisation de la sodomie. Le Sexual Offences Bill qu’il présentera au Parlement ne sera finalement pas présenté en deuxième lecture. Le gouvernement de Navin Ramgoolam, devant les nombreuses protestations émises sur la question de la légalisation de la sodomie, par des membres du public de même que par l’opposition, finira par nommer un Select Committee pour débattre du projet de loi. Il comprendra 11 membres et Rama Valayden fera partie des six membres du gouvernement qui y siégeront. En avril 2007 toujours, lors d’un congrès à Le Hochet Terre-Rouge, Pravind Jugnauth devait prendre à partie l’Attorney General Rama Valayden sur le Sexual Offences Bill. «Ou dan bez, lavi vinn infernal, oupa kapav viv, sityasion sosial pe dégradé, tension kominal, sertin dimoun pa pe respekte la loi et Rama Valayden so lizié braké lor sodomi.» Le leader du MSM précisera que son parti «kondane sa kalité propozisyon indécent là».

Même le médecin légiste à cette époque, le Dr Satish Boolell, concernant les propositions de Rama Valayden sur la dépénalisation du gandia, de la sodomie et de la prostitution, dira « qu’en tant que médecin, je rejette totalement la dépénalisation du gandia. Dans un monde où le tabac lui-même est rejeté par la majorité des gens, on ne peut donner des lettres de noblesse à une drogue si douce soit-elle. La dépénalisation reconnaît le droit de consommer. Vous voyez votre fils ou votre fille fumant un joint chez vous en toute impunité? En matière de sodomie on ne peut revoir le délit sexuel que dans le cadre d’une révision globale de tous nos délits sexuels tel l’âge de consentement aux relations sexuelles qui se situe à 16 ans. » En matière de perversité et de monstruosité, on comprend maintenant à qui on a affaire avec l’utilisation des réseaux sociaux pour faire des allégations et diffamer. On peut comprendre un citoyen lambda qui n’est pas familier avec le Code pénal et les lois sur la diffamation et qui se lance dans des critiques et des commentaires diffamatoires. Mais venant d’un homme de loi et utilisant Facebook en live pour salir l’honneur et la réputation d’autrui est une marque d’indécence, d’inélégance et d’inculture. Pire, c’est quand un avocat ose, sans le moindre respect du code d’éthique de la profession légale, présenter aux internautes sa cliente dans une affaire criminelle pour la faire répéter de malveillantes insinuations à l’égard de son ex-employeur qui a déposé plainte contre elle pour un détournement de Rs 3,5 millions.

Questions aux éminences grises du barreau : est-ce dans les normes de faire venir sur une plateforme technologique et utiliser le direct de Facebook pour que la défenderesse fasse des accusations sur le plaignant alors qu’une enquête policière est en cours et que c’est à une cour de justice de trancher ? En tout cas, jamais n’avons-nous vu, dans la longue tradition de l’histoire de notre judiciaire, un avocat venir régler ses comptes en se servant d’une accusée dans la bouche de laquelle il a mis des mots comme s’il fallait confirmer ses mauvaises intentions et sa haine contre un homme d’affaires, Michel Lee Shim pour ne pas le nommer, dont la vision et les investissements sont bénéfiques à l’économie, à la création d’emplois et à des loisirs modernes et sains pour le bien-être de la population.

Si nous avons fait une brève incursion dans le passé de Rama Valayden, c’est qu’il est important d’avertir et de prévenir en exposant des faits que l’on a tendance à oublier. Le personnage n’est pas innocent et encore moins une victime aux larmes de crocodile. Contre ses insinuations et ses allégations, lui qui avait diffamé « mamé Jayen Cuttaree » comme il le surnommait et condamné à le dédommager, la prudence est de mise comme contre ses affabulations, ses suppositions et ses « tuyaux percés ». Cet homme-là perd de plus en plus le peu de crédibilité qu’il lui reste. Si vous êtes un fervent défenseur des maux que condamnent toutes les grandes religions, comment pouvez-vous encore vous croire capable d’être un homme juste et honnête, un justicier et un messie ?