Alors que le départ de Kalyanee Jugoo a été « minimisée » par le leader et l’establishment du Parti Travailliste, ce parti risque bientôt de se retrouver dans l’épicentre d’un tremblement de terre, qui aura des conséquences bien plus graves que la secousse Jugoo.
En effet, de fortes rumeurs annoncent le départ d’un membre en vue de ce parti vers les rayons chauds du parti Soleil. Connu pour sa fidélité au leader, ce membre a été « downgraded » lors du récent exercice de « renouvellement » des structures du parti, qui ressemblait fort en fait à un exercice de « bouz fix », et surtout de pouvoirs renforcis du leader et de son clan Vaish.
Si Shakeel Mohamed est grandement mal à l’aise avec cette configuration, il n’ira pas en face, ne tenant pas Pravind Jugnauth en odeur de sainteté. Mais l’autre membre en vue, assez discret d’habitude, n’a pas l’intention de jouer « cochon », comme au jeu de dames. Puisqu’il aurait finalement décidé de faire le grand saut vers le MSM. Il aura alors pour colistier pour les prochaines élections Roubina Jadoo et Salim Beebeejaun, le fils de Rashid Beebeejaun, ancien membre en vue du MMM, passé au Ptr, où il devint le numéro 2 du parti Rouge.
Ce qui causera ces bouleversements au Ptr découle de l’attitude intransigeante de Navin Ramgoolam, qui ne veut pas passer la main. S’il avait remis Paul Bérenger à sa place, quand ce dernier lui demandait de laisser la barre du parti à Arvin Boolell, Navin Ramgoolam ne voit ni n’entend quand un Rama Valayden lui demande de partir. Car, avec l’affaire des coffres redevenu au centre de son actualité, il sera très difficile pour Ramgoolam de faire campagne, ne serait-ce que sur le sujet de la corruption du gouvernement de Pravind Jugnauth. Car, ce dernier n’aura qu’à utiliser l’argument coffre-fort pour lui boucher la bouche. Voire pour ne faire qu’une bouchée de lui et de son parti ! En fait, Navin Ramgoolam estime toujours que le Ptr est sa propriété personnelle. Or, en 2022 et jusqu’à 2024,voire même avant si Pravind Jugnauth décide de prendre l’opposition dispersée par surprise, les Mauriciens ne sont plus prêts à accepter qu’un leader de parti joue encore la carte communautaire et castéiste. Navin Ramgoolam semble encore croire que le mot « Vaish » peut rassembler. Si cela est vrai pour les partisans Rouges, rien ne dit que les Mauriciens sont disposés à jouer cette même carte, servie depuis 1968.D’ailleurs, même Pravind Jugnauth n’est pas assuré de réélection. Mais il a le pouvoir et la surprise pour lui. Cela s’est vérifié en 2019.Et il tentera de nouveau le coup.
Comment le Ptr survivra-t-il au départ de ce membre en vue ? Navin Ramgoolam banalisera-t-il cette actualité, comme il l’avait fait pour Kalyanee Jugoo ? Toujours est-il que Pravind Jugnauth ne perd pas de temps. Même hors de Maurice, son radar fonctionne toujours, et ceux qui doivent attirer les éventuels démissionnaires sont au four et au moulin, et travaillent « lanwit lizour », comme on dit en créole. Des millions changent de main, dit-on. Et cet argument suffit pour adoucir même les plus récalcitrants ! En fait, si Pravind Jugnauth n’a pas encore fait de remaniement, c’est qu’il veut d’abord s’assurer de la présence de ce membre en vue du Ptr dans les rangs du MSM. Dès qu’il sera là, il n’est pas interdit de penser qu’il sera nommé ministre, et Roubina Jadoo deviendrait alors Attorney General. Le leader du MSM bouclant ainsi une circonscription qui échappe à son parti.
Prenez donc garde à l’échelle de Richter de la politique locale. Dans pas longtemps, de plus grosses secousses vont tout chambouler dans le paysage politique mauricien. Et il est clair que la clé rouge risque de prendre un sacré coup de rouille!
