March 29, 2024
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Maladies transmissibles : dangerosité et couts

Le rapport annuel de ministère de santé, intitulé « non communicable Deseases (NCD) Survey 2021 a été rendu public cette semaine et il ne nous réserve aucune surprise ni ne nous rassure sur l’état de la situation des maladies non-transmissibles à Maurice. Il ressort de l’étude que la mortalité au diabète a suivi une tendance à la baisse, passant de 26,5 % en 2012 à 21,1 %, mais cette maladie reste la première cause de décès en 2020, avec 21,1 % justes devant les maladies cardiovasculaires qui représentent 19,1 % dans le taux de mortalité. Parmi les recommandations du rapport, il convient celle concernant le projet de médecin de famille qui aurait un potentiel élevé pour fournir des soins holistiques aux patients diabétiques au sein de la famille et de la communauté compte tenu que le diabète est une maladie héréditaire. Toujours selon cette étude, l’étiquetage ‘nutritionnel interprétatif’ devrait être soutenu pour réduire la consommation de boissons/aliments sucrés et de collations malsaines et devrait être étendu aux épiceries et aux restaurants où il agira comme un outil d’éducation à la santé, pour aider les consommateurs à adopter une alimentation plus saine et une meilleure santé. Deux autres recommandations sont l’une invitant les entreprises à soutenir activement leurs employés, grâce à des incitations fiscales, l’autre étant liée aux agences de pub où il leur est demandé de limiter leur publicité pour des aliments malsains. Sans une législation contraignante, nous ne voyons pas comment certains patrons ou agences de pub suivront cette recommandation. D’autant qu’à ce jour aucune pub sur le fastfood ne s’accompagne d’une recommandation en faveur de la consommation d’un ou de deux légumes. Ce ne sont pas les agences, d’ordinaire très à cheval sur la déontologie, qui agiraient d’elles-mêmes pour placer une bande bien visible sur les pubs visuels sur les fastfoods…

Recommandations

Mais, les recommandations, on le sait, c’est la bonne conscience de celles et ceux qui font des rapports, sachant qu’elles ne suffisent pas. C’est au niveau de la pub et des législations qu’il convient d’intervenir. On sait que l’État à travers les collectivités locales et son ministère de la Santé n’exercent aucun contrôle sur la qualité des intrants pour la cuisson des ‘food junks’, sans oublier que certains marchands de ‘dhollpuris’ et autres Halim et mines se vendent à quelques pas des stands de taxis, arrêts de bus, des collèges et zones industrielles. Leur proximité est telle qu’elle déclenche parfois des frictions au sein de la communauté des marchands de rue. Dans tout pays digne de ce nom, où existe une véritable volonté des pouvoirs publics de renverser la courbe des MST, il y a des critères à respecter avant d’octroyer des autorisations afin de pouvoir exercer comme revendeur de nourriture sur la place publique. À l’ile Maurice, le premier habitant dont l’épouse sait confectionner des faratas, Halim ou biryani, investit sans aucun gêne un espace libre situé sur une route nationale pour y fourguer sa marchandise. C’est une petite affaire tout bénef car sans taxe et très peu de frais. Mais, l’ile Maurice est encore à mi-chemin entre son état de pays sous-développé et son souhait de devenir le coin de tous les hubs possibles ! Il suffit de mener sa petite enquête personnelle pour se rendre des conditions dans lesquelles ces nourritures au demeurant très succulentes et rapidement cuisines sont fabriquées. Les marchands de pommes d’amour expliquent que ces fabricants passent souvent acheter les légumes au moment où le marché ferme ses portes afin de payer le moins cher possible des légumes arrivés à expiration
Endroit de la fabrication

Quant à l’endroit de la fabrication elle-même, elle est inaccessible, gardée comme un endroit interdit au public. Personne ne saura si les huiles sont jetées après deux utilisations, si les intrants sont frais et le cuisinier et son personnel portent gants et toque, si son local, matériel équipement sont tenus à jour équipement sont appropriés, si son hygiène, – avec déclaration de santé obligatoire, est aux normes, s’il a un stockage de déchets et s’il y a visite sanitaire régulière. Par ailleurs, pour pareille activité commerciale, il faut qu’il fasse placarder devant le local où il exerce un panneau qui montre son permis d’opération. Tout cela n’existe pas à l’ile Maurice et proposer un tel arsenal afin de normer cette activité soulèverait une énorme vague de protestations qui pourrait couter au gouvernement du jour sa popularité et être sanctionné aux élections générales.

Laisser-faire extrême

Ce laisser-faire extrême est symbolique de l’état encore sous-développé de notre pays, de nos gouvernements pratiquant un clientélisme des plus anachroniques. Si la population est encore très malade du diabète et des autres complications cardiovasculaires, c’est en très grande partie à cause de cette forme d’alimentation néfaste pour une population dite ‘active’ mais qui tend de plus à plus les activités physiques. Une certaine culture héritée de l’Occident et le temps passé au travail laissent peu de temps aux jeunes couples de cuisiner, les forçant à acheter le repas du soir en route durant le retour au bercail. Or, depuis que des études l’ont prouvé, la nourriture des fastfoods est en général trop riche en gras, en sucre et en sel et en produits chimiques et pauvres en fibres végétales et vitamines. Les autres ‘biryani’ et mines n’en pas valent mieux, toujours aussi gras en ‘mantegue’ ou en glutamate de sodium. Si le gouvernement ne peut (veut) agir contre ces pratiques, il lui suffit de payer pour des pubs qui mettraient en garde les consommateurs contre les conséquences résultant d’abus de ces aliments et exiger qu’ils soient accompagnés de consommation de légumes et fruits..

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