May 24, 2025
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Meurtre dans une mosquée du Gard – comment va se passer la remise à la France d’Olivier Hadzovic, le suspect qui s’est rendu en Italie

Dimanche soir, trois jours après le meurtre d’un fidèle à la mosquée de La Grand-Combe, dans le Gard, le suspect, Olivier Hadzovic, s’est rendu aux autorités italiennes. Il devrait être remis à la France dans les prochains jours.

Après trois jours de cavale, il s’est rendu aux autorités italiennes. Soupçonné d’être l’auteur du meurtre au couteau d’un fidèle dans une mosquée du Gard, Olivier Hadzovic, 21 ans, s’est présenté de lui-même au commissariat de Pistoia, en Toscane, dans le centre de l’Italie, dimanche soir, accompagné de sa tante et d’un avocat italien.

Lundi matin, le parquet d’Alès, initialement en charge de l’enquête ouverte pour « assassinat », s’est dessaisi au profit du parquet de Nîmes, compétent en la matière. Un juge d’instruction du pôle criminel a été saisi et une information judiciaire a été ouverte pour « meurtre aggravé avec préméditation et à raison de la race ou de la religion ». Le suspect, qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt européen, devrait être remis à la France dans les prochains jours. Mais comment cette procédure va-t-elle se passer ?

Deux délais à respecter

Lundi matin, après avoir été saisi, le juge d’instruction du pôle criminel de Nîmes a émis un mandat d’arrêt. « C’est sur la base de ce mandat d’arrêt que le ministère public du tribunal judiciaire de Nîmes, via le ministère de la Justice, a, lui, émis un mandat d’arrêt européen » à destination des autorités italiennes, explique Abdelkrim Grini, le procureur de la République d’Alès. Une procédure qui n’a pris que « deux ou trois heures » lundi matin, selon lui.

En plus du mandat d’arrêt européen, la France a également envoyé à son homologue une procédure de remise. « Il s’agit d’une demande entre pays européens de remettre une personne recherchée », détaille Abdelkrim Grini, qui ajoute que le terme «  extradition  » n’est pas faux, mais qu’il est utilisé pour les pays non-européens ».

Une fois ces demandes notifiées aux autorités italiennes, « le suspect a été placé en détention provisoire pour un délai de cinq jours maximum », explique le procureur d’Alès. Un laps de temps durant lequel la justice italienne doit examiner si « les conditions sont requises pour une remise aux autorités françaises », c’est-à-dire si le mandat d’arrêt et la demande de procédure de remise sont légaux, complète-t-il.

Une fois que la justice italienne estime que les conditions sont remplies, « elle a, de nouveau, cinq jours pour présenter le suspect à la justice et lui demander s’il accepte d’être remis à la France ou non », poursuit le magistrat. Cette audience doit se tenir mercredi matin à la Cour d’appel de Florence, en Toscane, a fait savoir Me Giovanni Salvietti, l’avocat d’Olivier Hadzovic. Lundi soir, il avait indiqué que son client ne s’opposerait pas à sa remise aux autorités françaises.

« S’il accepte sa remise à la France, ça va être très rapide »

« S’il accepte sa remise à la France, ça va être très rapide, c’est l’histoire de quelques jours, c’est simplement une question d’organisation », ajoute le procureur d’Alès, qui pense que le suspect pourrait être remis à la France mardi ou mercredi prochain.

Mais si le suspect s’opposait finalement à sa remise à la France, la procédure « risque de prendre beaucoup plus de temps », selon le magistrat, qui rappelle que « c’est aussi son droit de refuser ». « La justice italienne va alors examiner les conditions de recevabilité, c’est-à-dire le fond de la demande, la légalité du mandat d’arrêt, si les conditions sont remplies, si les droits de la personne sont respectés, s’il encourt la peine de mort. Ça peut prendre plusieurs semaines, voire plusieurs mois », poursuit-il, ajoutant que le suspect « a lui aussi plusieurs recours possibles ».

Mais pour le procureur d’Alès, le retour du suspect dans l’Hexagone « fait peu de doute » : « Il sera remis à la France, la question, c’est dans combien de temps ».

« Ton Allah de merde »

Vendredi 25 avril, dans la matinée, Olivier Hadzovic, d’origine rom bosnienne, né à Lyon (Rhône) et dont une partie de la famille réside à La Grand-Combe, près d’Alès (Gard), s’est rendu à vélo dans la mosquée de la commune. Quelques minutes plus tard, il a poignardé d’une quarantaine de coups de couteau Aboubakar Cissé, un jeune Malien de 22 ans, qui était en train de prier, avant de prendre la fuite.

Repéré le soir même à Béziers, il a échappé de peu aux enquêteurs. Après trois jours d’errance, il est arrivé en train à Pistoria, en Toscane, où il espérait trouver refuge chez une tante. Mais cette dernière l’a convaincu de se rendre aux autorités. Vers 23 heures, il s’est présenté au commissariat de la ville, accompagné de sa tante et d’un avocat italien. Devant les enquêteurs italiens, il a déclaré être l’auteur de l’homicide « d’un fidèle musulman » en France, selon la préfecture de police de Pistoia. Selon son avocat, il a nié avoir agi par haine de l’islam.

Mais dans une vidéo réalisée vendredi juste après son meurtre, face à sa victime agonisante, le meurtrier se félicitait de son acte et insultait la religion de sa victime : « Je l’ai fait, (…) ton Allah de merde », avait-il répété à deux reprises. Devant les policiers italiens, il a expliqué ne pas se souvenir d’avoir filmé son acte.

Leparisien.fr

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