December 10, 2024
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Politique

Nouveau ministre des Sports – Deven Nagalingum a les qualités pour redynamiser le secteur sportif

En 1982, Deven Nagalingum était encore trop jeune pour savourer l’ampleur de la victoire du Mouvement Militant Mauricien. Il habitait alors à la rue Moka, dans la capitale. Mais ces 60-0 furent le déclic qui précipita son rapprochement avec le parti mauve. D’ailleurs, dès l’âge de 16 ans, il distribuait déjà des tracts anti-Apartheid, pour protester contre le régime raciste d’Afrique du Sud.

Comme c’est de mise au MMM, qu’il avait intégré, il commença par le bas, et gravit lentement mais sûrement les échelons. Et au départ du mentor Jayen Cuttaree pour l’autre côté de la vie, Deven Nagalingum fut considéré comme le choix « naturel » pour le remplacer dans la circonscription N0.19. Non pas tant pour l’aspect ethnique de la question, étant « Mamé  Tamoul » comme Jayen, mais surtout parce qu’il y avait la même humilité. Et surtout, le plus important, la fidélité était là.

Et même si, comme le chantait Siven Chinien « dan lalit pena rekonpans », les fidèles du MMM étaient toujours récompensés pour leur loyauté au parti, et envers le leader. Et ce fut donc dans l’ordre des choses qu’il devint le colistier de Paul Bérenger dans le bastion qu’est la circonscription N0.19. Et Deven s’est acquitté de la lourde tâche de garder le flambeau du parti vivant, même quand le MMM était dans l’opposition.

Ne trahissant pas ses principes, et ne faisant aucune compromission, Deven Nagalingum a donc récolté les fruits de son dévouement à une cause. Il devint maire des villes sœurs, comme son mentor Jayen. Pour autant, beaucoup ne le voyaient pas ministre, et encore moins au ministère de la Jeunesse et des Sports. Mais, tout vient à point à qui sait attendre. Et Deven fait partie de ceux qui ont su attendre, même dans l’ombre du leader, et sans jamais remettre en question ses prérogatives. En somme, des qualités qui peuvent lui être utiles après sa nomination comme ministre. Car, son prédécesseur n’a jamais fait l’unanimité à ce poste.

De mémoire, le mandat de Deven Nagalingum comme maire de Beau-Bassin/Rose-Hill s’est passé sans anicroches. Il s’occupait même du dossier Sport, quand il fut conseiller. Et c’est sous son mandat que fut lancée  l’Union Sportive de Beau-Bassin/Rose-Hill. Un projet sportif qui s’insérait dans la démocratisation et la  décentralisation du sport au niveau urbain.

A un plus haut  échelon, il devrait donc pouvoir « deliver the goods » et répondre aux grandes attentes de la famille sportive. Il y a notre football à sauver, et de l’ordre à mettre dans plusieurs secteurs. La priorité demeure la sauvegarde du sport-roi. Jadis, nous étions les rois dans la région. Mais aujourd’hui, nous sommes loin derrière les Comores et Madagascar. Sans s’ingérer dans le « day to day running » de la Mauritius Football Association, le nouveau ministre doit cependant faire comprendre à la MFA  que le présent  gouvernement ne restera pas les bras croisés face à la mort lente de notre football !

 De même, le nouveau ministre fera sûrement jouer ses qualités d’homme  d’écoute, quand il faudra tendre l’oreille aux  attentes et espoirs  des fédérations, mais aussi aux athlètes. Dont certains ont été laissés à eux-mêmes sous l’ancien régime.

A n’en pas douter, Deven Nagalingum a les qualités requises  pour redonner son lustre d’antan au sport. S’il réplique les mêmes recettes qui lui ont permis de garder l’aura du MMM intact dans la circonscription N0.19, il est certain qu’il peut réussir dans ce nouveau défi qui se présente à lui. C’est tout le mal que nous pouvons lui souhaiter. Parce que le sport entretient l’homme. Et un gouvernement qui a le souci du sport saura comment s’occuper de son peuple !

Deven Nagalingum a les capacités pour s’atteler à cette tâche. Ce comptable de formation, devenu conseiller municipal en 1991, puis maire des villes sœurs de 1996 à 1998,  accède à la députation aux élections de septembre  2000, dans la circonscription N0.8.Il  occupa  alors le poste de Private  Parliamentary Secretary. Un parcours plus qu’honorable pour   maintenant  briller  à un plus haut niveau  !

Il dit adorer la chanson « Spektater », de Bruno Mooken, devenu un classique de la chanson engagée. »Je viens d’une famille pauvre. Et je n’oublie jamais d’où je viens. Et cette chanson de Bruno me rappelle constamment qu’il ne faut pas rester spectateur dans la vie. Et surtout ne pas juger une personne sur pièce. Je reste très terre à terre dans mon approche de la vie, et des autres. Ce qui me permet d’avoir un regard humain sur les êtres et les choses. »

Sedley Assonne

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