March 29, 2024
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Politique

Parlement – Le PM s’explique sur la montée des prix

Au Parlement hier, le Premier ministre (PM) Pravind Jugnauth s’est appesanti sur la montée des prix de détail des produits de base. Une augmentation qui a récemment fait l’objet de commentaires de la part de certains membres de l’Assemblée, des représentants d’associations de protection des consommateurs et des syndicats.

Le PM a expliqué qu’avec la pandémie de Covid 19 et sa propagation rapide au début de 2020, la mobilité humaine mondiale a été largement affectée, provoquant des perturbations importantes dans le monde entier. Il a déclaré : « Lorsque la Covid-19 a touché Maurice pour la première fois, le transport aérien international était pratiquement à l’arrêt. Le transport terrestre et maritime des marchan- dises avait aussi considérablement ralenti et de nombreux pays dans le monde ont imposé des restrictions à l’exportation. Celles-ci ont mis en évidence la complexité et l’interconnexion transfrontalière des marchés du travail, des économies, des chaînes de valeur et d’approvisionnement ainsi que la dépendance de certains secteurs vis-à-vis de la mobilité transfrontalière. »

Pravind Jugnauth a indiqué que la large propagation de la pandémie dans le monde a eu un impact sur les secteurs économiques. « Cela a entraîné des déséquilibres du marché pour l’offre de produits de base, la demande et l’offre ont changé la volatilité des prix relatifs à la production, l’offre et la consom- mation des importations et des exportations a augmenté. L’île Maurice, étant une économie dépendante des matières premières, a été exposée à des vulnérabilités structurelles et à la dynamique des prix des matières premières. »

Le PM a précisé qu’il y a déjà 27 produits dont les prix sont contrôlés dont neuf sont sous le régime du prix maximum, 17 sous le régime de la majoration maximum et un sous le régime du prix de détail maximum recommandé. Il s’agit :
• du pain
• du riz basmati
• du lait en poudre
• des engrais
• des bandelettes de glycémie
• des sardines en conserve,
• de la farine
• du ‘corned beef’,
• des bouteilles de gaz
• du kérosène
• du mouton
• du masque mogas et du gazole.
• des désinfectants pour les mains
• des pommes de terre
• des fruits frais importants
• des oignons
• du lait en poudre
• du riz ‘long grain’
• des produits pharmaceutiques
• des ‘dal petit pois’
• du ‘dal gram’
• des lentilles rouges
• des lentilles noires
• des gros pois
• des masques spécialisés
• des serviettes hygiéniques
• des tampons et des serviettes hygiéniques

Pravind Jugnauth a souligné que le gouvernement a tout fait pour protéger la population et contenir la propagation de la contamination. « Nous suivrons de près les chocs externes et internes subis par notre économie en général et, par extension, l’impact de ces chocs dans le secteur du commerce de détail. En avril 2020, le gouvernement a immédiatement introduit une première mesure de contrôle des prix afin de protéger les consommateurs et d’empêcher les profits en plaçant pas moins de 22 produits sous contrôle des prix, y compris les oignons, les pommes de terre, le riz basmati, les céréales pour petit-déjeuner, le beurre, les couches pour bébés et adultes, les serviettes hygiéniques et les légumineuses. »

Selon le PM, grâce à cette mesure, la situation s’est stabilisée et il a été possible de protéger le pouvoir d’achat du consommateur et d’empêcher des augmentations massives des prix. « Plus tard, en juillet 2020, alors que nous sortions du premier confinement et que la situation s’améliorait progres- sivement, la mesure de contrôle des prix a été levée mais le gouvernement a continué à gérer la situation par la surveillance et l’inspection du marché. »

Entre le 1er juillet 2020 et le 15 juin 2021, plus de 17 000 contrôles et inspections ont été effectués dans les locaux commerciaux et plus de 1300 contraventions ont été établies, principalement pour pratique de prix plus élevés ou prix non fixés. « Lorsque nous sommes entrés dans le deuxième confinement, en mars 2021, le gouvernement a continué à suivre la situation. En avril 2021, le gouvernement a estimé qu’il était nécessaire de protéger davantage les consommateurs en soumettant les sardines à un contrôle des prix. Cela a été fait en conséquence. »

Cependant, a ajouté Pravind Jugnauth, malgré ces mesures au niveau national, Maurice a continué à être affecté par des chocs externes. « L’appréciation continue des principales devises étrangères, la pénurie de matières premières dans certains cas, l’allongement des routes maritimes, l’augmentation du fret et des assurances ont eu un impact continu sur nos importations, et ont porté les coûts de pétition à des hauteurs sans précédent. Ce qui a entraîné des augmentations du prix de détail de nombreux produits et denrées. Toutes les projections et prévisions indiquent que cette situation pourrait persister encore un certain temps. En effet, il n’y a aucune visibilité sur le moment où la situation pourrait s’améliorer. Le gouvernement a donc jugé nécessaire d’intervenir pour restaurer le pouvoir d’achat des consommateurs et les protéger contre tout mouvement haussier futur des devises. »

Le gouvernement a donc décidé de soumettre à un contrôle des prix, les produits suivants, essen- tiels et largement consommés par l’ensemble de la population :
• le poisson, (sardines et pilchards),
• les tomates en conserve,
• le fromage,
• l’huile alimentaire,
• la margarine
• et le lait en poudre.

Sous ces produits génériques, un total de 243 marques spécifiques et marques déposées sont concernées. Cette mesure permettra aux consommateurs d’accéder à ces produits et de les acheter pratiquement au même prix que celui pratiqué dans le commerce de détail en janvier 2021. De plus et en raison de l’avenir incertain, le gouvernement a décidé de bloquer les nouveaux prix révisés pour une période de six mois jusqu’à la fin de l’année.

Pravind Jugnauth fait ressortir que cette démarche protègera les consommateurs. « Nous devons nous assurer que les importateurs, les distributeurs et les détaillants connexes ne fassent pas les frais de cette mesure. Soucieux de trouver un juste équilibre entre les importateurs et les distributeurs, d’une part, et les consommateurs, d’autre part, le gouvernement accordera une subvention aux importateurs et aux distributeurs à la Mauritius Revenue Authority. »

La mesure de contrôle des prix, qui coûtera environ Rs 500 millions, sera entièrement financée par le gouvernement. « En tant que gouvernement responsable et bienveillant, nous ne laisserons pas la population souffrir. Nous ferons tout ce qu’il faut pour essayer de protéger les consommateurs et la population en général. C’est ce que nous nous engageons à faire. Et c’est ce que nous faisons. »