April 25, 2024
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Post budget 2023-24: Mauritius Finance organise une table ronde

La Mauritius Finance (MF) a réuni plus d’une centaine de ses membres, le 7 juin dernier, afin d’analyser les mesures budgétaires du ministre des Finances et évaluer leurs effets sur le secteur des services financiers. Un panel d’experts réunissant Anthony Leung Shing, Country Senior Partner de PwC, Samade Jhummun, CEO de MF ; Dhanesswurnath Thakoor, Chief Executive de la Financial Services Commission(FSC) ; Faisal Oozeerally, Director – Large Taxpayers and International Taxation à la Mauritius Revenue Authority(MRA) ont commenté les annonces, allant de la fiscalité à l’ouverture de l’économie aux talents étrangers en passant par la promotion du Mauritius International Financial Centre (MIFC) auprès de nos marchés cibles. Le débat était modéré par Shamima Mallam-Hassam, présidente de MF.

Le ministre Mahen Seeruttun a souligné que l’objectif de la table ronde était de réfléchir sur le budget 2023-2024 présenté le vendredi 2 juin dernier. « Lors du discours sur le budget, le ministre des Finances, de la Planification économique et du Développement a déclaré que le secteur des services financiers est le deuxième contributeur à notre produit intérieur brut (PIB), et à juste titre, car c’est un secteur qui contribue à 13,6 % du PIB et emploie plus de 15 000 personnes », a-t-il déclaré. Selon le ministre des Services financiers, ce budget a donné un nouvel élan au secteur économique et à la communauté des investisseurs. « Alors que les budgets précédents, en 2021 et 2022, ont aidé le secteur à se remettre rapidement des impacts de la pandémie de COVID-19, ce budget couvre la prochaine phase de développement, qui est la croissance et la durabilité de notre secteur des services financiers », a-t-il dit. 

En outre, Mahen Seeruttun a souligné que c’était le bon moment pour les opérateurs mauriciens de tirer parti de leur réputation et d’accroître leur visibilité sur les marchés cibles. Dans ce contexte, il a indiqué que cette année, certaines mesures exceptionnelles ont été soigneusement élaborées pour le secteur des services financiers, à savoir : améliorer la facilité de faire des affaires et le coût de faire des affaires ; examiner l’attractivité de certains des produits de services financiers ; et avoir la bonne main-d’œuvre avec les compétences requises. « Maurice est aujourd’hui classée au 13e rang mondial pour la facilité de faire des affaires et, afin de s’assurer que nous restons à l’avant-garde, des mesures pour lever les barrages routiers, qui étaient perçus comme dissuasifs pour les investisseurs, ont été prises dans ce budget. Il s’agit de la suppression du Solidarity Levy pour maintenir l’attractivité des travailleurs hautement qualifiés ; une augmentation de 80% à 95% de l’exonération partielle accordée au titre des intérêts gagnés par un Collective Investment Scheme ou un Closed-End Fund établi à Maurice ; et conformément à l’agenda de durabilité et pour promouvoir le verdissement de l’économie, l’extension, à tous les projets durables, de l’exonération des revenus d’intérêts provenant des obligations pour financer des projets d’énergie renouvelable », a-t-il affirmé.

Par ailleurs, le ministre s’est appesanti sur certaines initiatives prises pour que Maurice se positionne comme un hub de gestion de patrimoine. Celles-ci incluent : l’introduction de l’Insurance Wrapper ; l’introduction d’une nouvelle licence Wealth Manager et Family Officer dans le budget 2023-24 et l’extension du périmètre des Variable Capital Companies pour permettre leur utilisation à des fins de family offices et de gestion de patrimoine ; la réduction du seuil de l’Occupation Permit pour les professionnels à Rs 30 000 et la rationalisation du processus d’application du permis d’occupation ; l’ouverture du Young Professional Occupation Permit à tous les domaines d’études ; et l’augmentation de Rs 100 millions du budget alloué à l’Economic Development Board pour la promotion des services financiers. Il a aussi indiqué que le fait d’avoir un budget dédié à la promotion du secteur des services financiers changerait la donne, car cela aiderait à traiter les articles défavorables sur le Centre financier international de Maurice et assurerait également une plus grande visibilité dans les forums internationaux.

A une question portant sur la mise en œuvre des annonces budgétaires, Anthony Leung Shing a expliqué que le discours de Renganaden Padayachy s’inscrit dans la continuité. « C’est une extension des mesures du budget précédant qui visaient à permettre à l’économie de rebondir. Ce budget cherche désormais à accélérer ces efforts afin de soutenir la croissance », a expliqué le Country Senior Partner de PwC.

De nombreuses questions liées au nouveau régime de l’impôt sur le revenu et l’abolition du Solidarity Levy ont été posées aux participants du débat. Faisal Oozeerally a ainsi précisé comment le nouveau mode de calcul fonctionnera en pratique. Il a clarifié que les dividendes ne sont pas sujettes à l’impôt sur le revenu. Pour le directeur de la division Large Taxpayers and International Taxation de la MRA, la réforme fiscale annoncée et la révision du income exemption threshold à Rs 390 000 ont pour objectif commun d’alléger le fardeau fiscal des contribuables.

Réagissant aux commentaires sur l’abolition du Solidarity Levy, Anthony Leung Shing a qualifié cette décision de « signal positif » à l’égard des professionnels et susceptible de restaurer la confiance dans le MIFC. Selon lui, cette mesure aura également des effets sur le manque d’expertise dans certains domaines, car le pays se donne dorénavant les moyens d’attirer des experts d’envergure internationale. Selon lui, l’annonce de cette abolition arrive à un moment opportun car Maurice commençait à être perçu comme une « high tax jurisdiction » aussi bien par des professionnels étrangers que des investisseurs.

Pour Samade Jhummun, les mesures budgétaires liées à l’emploi sont cruciales au moment où le pays souffre du départ de professionnels mauriciens vers des juridictions concurrentes. Le CEO de MF pense que les nouvelles règles attachées à l’obtention d’un Occupation Permit et d’un Young Professional Occupation Permit permettront d’attirer davantage de main d’œuvre étrangère qualifiée. Il insiste toutefois sur le fait que le budget encourage également davantage des femmes à se joindre au secteur des services financiers à travers de nouvelles incitations.

La création d’un budget dédié de Rs 100 millions pour la promotion du MIFC est également un atout important selon Samade Jhummun. Cette dotation permettra, pense-t-il, de mieux positionner le MIFC auprès de nos clients et investisseurs potentiels. Cela, à travers des roadshow ciblés ainsi que des campagnes de marketing digital sur des marchés et pour des produits spécifiques.

Abordant les nouveaux produits financiers, Dhanesswurnath Thakoor a assuré que l’extension de l’activité des Variable Capital Companies (VCC) pour leur permettre d’agir comme Family Office et Wealth Management à travers de nouveaux permis dédiés constitue «un game changer». Ce développement, estime le CE de la FSC, positionne le MIFC comme une juridiction compétitive pour les gestionnaires de fond et de fortune. « La structure qu’offre les VCC à Maurice est unique au monde et sera un atout considérable pour positionner notre juridiction financière », affirme Dhanesswurnath Thakoor. Celui-ci a, par ailleurs, précisé que les mesures annoncées visant à promouvoir l’utilisation des e-signatures participent à la moderniser notre système et diminueront le temps alloué ordinairement aux procédures administratives.

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