S
ouvent les idées et les décisions de Sir Aneerood Jugnauth heurtaient, mais elles avaient le sens de l’avenir. Et les retombées spectaculaires de son audace et sa propension à avoir toujours une vision et des visées en avance sur son temps, ont fait que le pays a réalisé des bonds dans des secteurs économiques clés et a propulsé le pays dans la cour des pays émergents les plus ‘successful’. Son fils Pravind n’avait que son prénom à faire quand il a pris le relais. En deux ans, il a su se faufiler avec dextérité entre les multiples faux-plats que recèle la politique mauricienne, pour s’ériger aujourd’hui en un Premier Ministre irréprochable et un leader-rassembleur.
Les forces principales qui lui ont permis de surgir d’un univers complexe et impitoyable (évitant de succéder à son illustrissime père, tel un leader de pacotille) sont un réflexe aiguisé de calculateur et le don de se surpasser. Rares sont ces politiques qui puissent se réclamer d’un cercle restreint dont les fabriques de marque sont celles de n’avoir jamais froissé ou blessé aucune composante de la société; de n’être jamais impliqué dans la spirale de fraude ou une affaire de mœurs; et enfin de ne pas chavirer dans la boue sale de ‘character assassination’. À la vérité, Pravind est à la politique mauricienne ce que la bosse est au chameau: une seconde nature.
Sans se donner dans le surréalisme, il est de reconnaître que d’une part, le temps n’est plus loin d’une consécration d’affection populaire rarement atteinte ; et d’autre part qu’il catalyse sur sa personne les attentes, espoirs et aspirations de toutes les communautés indistinctement. La discrimination, l’ostracisme, le parti-pris communautariste sont exclus du vocabulaire de P. Jugnauth. Et, pourtant le commun des mortels sait de quoi il retourne de tentations et de pressions pour que le leader du MSM se renferme dans une tour ‘ivoire et se contente d’une vocation réductrice de défenseur d’une seule communauté.
Cette capacité á transcender les barrières, les préjugés et les susceptibilités de
clivages, au point de devenir aujourd’hui le véritable leader (faisant l’unanimité) d’un authentique rassembleur chez toutes les affinités sectaires et ethniques, méritait amplement qu’elle soit parachevée par une élévation au rang de Premier Ministre.
En vrac, la personnalité de Pravind Jugnauth traduit bien, dans un contexte de renouvellement ou de crise, ou encore de forte concurrence ou même de coups de jarnac (comme l’affaire de Medpoint), le besoin pour le pays d’un P.M la tête bien vissée sur les épaules et au-dessus des mêlées et des controverses. Ce leader se distingue ainsi pour être un agent privilégié du vrai changement (que le peuple souhaite), de la communion de toutes les
composantes de la société et de l’efficacité collective. Il n’y a pas l’ombre d’un doute à ce sujet. Il faut
être un adepte de la polémique politicienne et dans l’effet des manches (action faite pour le public, mais sans conséquence réelle) pour ne pas reconnaitre l’ampleur de la valeur et de la singularité du leadership de cet homme. En voilà un leader qui vit le ‘mauricianisme’, avec un courage créole, un esprit de tolérance hindou, et un cœur musulman.
L’exemple ne se décrète pas sur un tableau noir. Il convient de passer à l’action. Citons à cet effet l’initiative sportive. Ainsi PJ ne se contente-t-il pas de vanter les mérites du sport; il s’y met à chaque fois que l’occasion se présente. Par le biais de quelques tours de piste, pour ne citer que cet exercice, il incite la population entière à s’adonner au sport. Fussent-ils le sport-compétition, le sport-loisir et le sport-santé. Derrière les ‘photos opportunities’, il convient de faire ressortir que le PM ne donne pas dans la démagogie. Si besoin est, le physique de Pravind est le reflet même d’un homme qui se consacre à la pratique du sport.
Force est de reconnaître une chose: P.Jugnauth a déjà fait une introspection de l’ambition légitime et absolument salutaire qu’il doit déjà nourrir pour un deuxième mandat, afin de poursuivre et faire aboutir d’autres projets. Que sait-on de son état d’esprit et de ses visées, sinon qu’a son âge, Pravind doit sûrement être un politique de son époque dont la nature particulière est de faire exploser les conventions et les convenances, le présent saisissant souvent, au vol, l’avenir. Après tout, P. Jugnauth doit faire sienne cette réflexion: il n’y a pas d’amélioration du possible si on ne vise pas l’impossible!
Qu’on le veuille ou non, les prochaines élections se joueront sur la différence de personnalité, de dynamisme, de crédibilité et de réalisations entre Pravind Jugnauth et Navin Ramgoolam. Il n’y a pas de comparaison. Donc, l’issue de l’échéance à venir est simple à dénouer.
Certes la perfection n’est pas de ce monde: les manquements et les erreurs collatéraux devront être combattus et maîtrisés. Là-dessus, on pourra compter sur le Premier Ministre. Il a déjà acquis le maniement de la carotte et du bâton.