La semaine écoulée a été chargée pour Bruneau Laurette et celle qui vient s’annonce tout aussi importante, sinon plus. Les débats autour de sa motion de remise en liberté sous caution ont lieu ce lundi 16 janvier et demain, le mardi 17 janvier. Le ‘ruling’ sur la motion de radiation des charges est également attendu en fin de semaine. Autre volet : la position de l’Independent Complaints Police Commission (IPCC) suivant la plainte de l’activiste contre la Police Headquarters Special Striking Team (PHQ SST).
Laurette vers la libération sous caution ?
L’activiste a passé les fêtes de Noël et du Nouvel An en cellule à la prison de Melrose. La motion de remise en liberté conditionnelle avait été gelée le 12 décembre dernier d’un commun accord avec ses hommes de loi. Bruneau Laurette était de retour devant le tribunal de Moka le lundi 9 janvier. Lors des précédentes séances, la défense s’est heurtée à différentes objections de la part du représentant du Directeur des poursuites publiques (DPP) et aussi, elle a dû faire face à la résistance de la police.
D’ailleurs, l’enquêteur principal avait indiqué que la police n’avait pas encore analysé les deux ordinateurs et les deux téléphones portables, qui avaient été saisis lors de l’opération de la SST chez le suspect. Les enquêteurs soupçonnaient que ces outils informatiques conserveraient des informations importantes sur un gros réseau de trafic de drogue dans lequel ferait partie Bruneau Laurette. Pire encore, la police avait soutenu que l’activiste serait un maillon fort de ce réseau.
Les outils informatiques ont été envoyés à l’IT Unit de la police et lundi dernier, la poursuite a confirmé que les analyses ont été complétées. Ainsi, les débats autour de la motion de remise en liberté peuvent donc reprendre. La magistrate Jade Ngan Chai King a informé aux deux parties que ces débats auront lieu les 16 et 17 janvier en cour de Moka.
La défense, à travers l’avocat Me Shakeel Mohamed, a indiqué qu’elle est en présence d’informations que rien d’incriminant n’aurait été retrouvé ni sur les deux ordinateurs ni sur les deux téléphones portables de son client. Les hommes de loi de l’activiste comptent également évoquer l’arrestation de leur client qui avait été annoncé sur une page Facebook pendant le mois de septembre, soit près de deux mois avant l’opération de la SST.
La radiation des charges agréée ?
Après les deux jours de débats, Bruneau Laurette devrait à nouveau se rendre en cour le vendredi 20 janvier. Cette fois, c’est le ‘ruling’ sur la motion de radiation des charges qui est attendu par la magistrate Jade Ngan Chai King. Si dans un premier temps cette dernière avait indiqué la date du 23 janvier pour faire connaître sa décision, lundi dernier, elle a annoncé qu’il n’y a pas lieu d’attendre le 23 janvier et qu’elle fera part de sa décision sur ladite motion le vendredi 20 janvier.
Bruneau Laurette fait toujours face à des accusations provisoires de trafic de haschisch et possession d’armes à feu. Il faut savoir que son ADN n’a pas été détecté sur les objets saisis lors de l’opération policière.
À noter que l’accusation provisoire de drogue synthétique a, elle, été rayée le 28 novembre, car le rapport du FSL, les 700 g de cannabinoïde synthétique retrouvés dans la cuisine n’est pas de la drogue synthétique.
Quid de la plainte contre la PHQ SST ?
‘Drug planting’ et complot. Ces mots sonnent comme un leitmotiv depuis l’arrestation de l’activiste social le vendredi 4 novembre 2022. En effet, depuis son arrestation par la PHQ SST, Bruneau Laurette maintient qu’il est victime d’un complot et que la drogue a été « plantée ». Une thèse que défendent bec et ongles ses hommes de loi. À la fin de l’année dernière, le suspect a signifié son intention de porter plainte contre les membres de l’assistant-surintendant de police (ASP), Ashik Jagai.
Le 6 janvier dernier, les membres de l’IPCC se sont rendus à l’Eastern High Security Prison à Melrose où est incarcéré Bruneau Laurette. Cette semaine, ce dernier a, une nouvelle fois, rencontré les officiers de l’IPCC, cette fois aux Casernes centrales.
Il est revenu sur son arrestation et a soutenu qu’il a été « piégé par la police ». Il a expliqué en détails les événements qui ont mené à son arrestation, notamment la publication d’un ‘post’ sur Facebook annonçant son interpellation en compagnie de trois autres personnes.
Réclamation de Rs 20 M de dommages
Rs 20 millions. C’est la somme que réclame Bruneau Laurette et son fils, Ryan, à l’ASP Jagai et à la Woman Police Inspector (WPI) Sheila Narainen. Raison avancée : ces derniers les avaient empêchés de rencontrer leurs avocats le jour de leur arrestation, le 4 novembre 2022, après leur comparution en cour, le samedi 5 novembre 2022 et le dimanche 6 novembre 2022. Les plaignants affirment que leurs droits constitutionnels ont été bafoués et que l’ASP Jagai et la WPI Narainen ont commis un outrage. Le Commissaire de police, L’IPCC, la Disciplined Forces Service Commission (DFSC), la National Human Rights Commission et le surintendant Krishna Kumar Rajaram sont cités en tant que codéfendeurs. L’affaire sera également appelée ce lundi 16 janvier.