March 28, 2024
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Steve Augustin, l’homme aux multiples casquettes

Steeve Augustin, l’homme qui a plusieurs cordes à son arc.

Nul n’est passé à côté de «Pa capav baré». Ce morceau à la gloire de Liverpool est signé Steve Augustin, fan inconditionnel des Reds. Mais le chanteur a plusieurs cordes à son arc.

Ce 19e titre de champion de la Premier League, Steve Augustin l’a longtemps espéré. Il ne faisait aucun doute pour le chanteur que Liverpool allait être sacré champion après une saison que son équipe de cœur a dominé de la tête au pied. D’ailleurs, en février, il avait même lancé la chanson «Pa capav baré» à l’intention des fans locaux des Reds, qui menaient alors avec une confortable avance.

Avec le lockdown, ce morceau est quelque peu tombé aux oubliettes. Jusqu’à la levée du confinement et la reprise des matches de l’English Premier League, qui a vu le sacre de Liverpool la semaine dernière. Malgré la déconvenue de l’équipe de Jurgen Klopp face à Manchester City, 4-0, jeudi 2 juillet, Steve Augustin est un homme heureux. Non seulement parce que son équipe préférée est championne, mais aussi en raison de l’engouement pour sa chanson. L’auteur de sept albums de 1989 à 2015, dont le fameux «Cout tete mo vini» en hommage à l’équipe de la Fire Brigade en 1989, confie qu’il ne s’attendait pas à être sollicité de toutes parts après la sortie de «Pa capav baré». «Mo’nn soké parski tou radio, emision inn rod mwa pou mo koz mo sante, me mo’nn fier ki li ti enn zafer pa abitiel.»

Et le chanteur ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. « La mo panse prosenn sega pou kan Liverpool repran La ligue lane prosenn, pou bizin tir enn lot pli for ! »

Lorsqu’il n’est pas derrière le micro, Steve Augustin porte une autre casquette. Maître d’école à l’école Saint Jean Bosco, il compte une longue carrière dans l’enseignement. Il affirme que son expérience dans le domaine musical lui a été bénéfique dans la mise en œuvre des méthodes d’apprentissage qu’il utilise avec ses élèves. Grâce à cela, il a su, dit-il, capter leur attention et les intéresser à leurs leçons. « Mo rapel kan mo ti pe fer bann zanfan aprann bann mo, mo servi bann santé koni pou zot kapav rapel pli fasilman kan bizin met zot pluriel ou singulier. » Son travail d’enseignant lui a également permis d’enrichir ses segas. « Gras a mo bann experians, mo’nn rakont seki mo’nn viv avek bann dimounn e bann zanfan. Ekzamp, ‘Camarade camaron’ inn sorti parski mo’nn trouve kouma bann zanfan ek bann adilt reazir dan sertin sitiasion », révèle Steve Augustin.

Il en a à nouveau fait le constat le premier jour de la rentrée scolaire, le mercredi 1e juillet, après plus de trois mois de congés forcés. Cela n’a pas été de tout repos, avance-t-il. Certains parents ne comprenaient pas le protocole mis en place par le ministère de la Santé et voulaient à tout prix déposer leurs enfants devant les salles de classe. « Bann paran la ti pran labitid kit zot zanfan devan zot klas e pa ti oule konpran, me kan nou’nn explik zot ki se bann mezir minister e ki li pou protez zot zanfan, tou inn pli simp. » De leur côté, les enfants ont facilement accepté les mesures imposées, telles que le port du masque et le fait de se mettre du désinfectant sur les mains. « Pou bann zanfan si zame nou pann trouv zot se zot mem ki vinn ver nou pou dir ‘monsieur nou pa’nn gagn sanitizer. »

Steve Augustin estime qu’il est plus facile pour les enfants d’accepter les nouvelles procé- dures que certains adultes qui pensent que le virus a disparu et que respecter les consignes sanitaires n’est plus nécessaire. Ces multiples casquettes, Steve Augustin les porte fièrement, avec la même joie et le même enthousiasme. La chanson et l’enseignement sont intimement liés dans sa vie ; l’un ne va pas sans l’autre, l’un enrichit l’autre, fait-il comprendre.

De ses expériences, tel le bon grain que l’on sépare de l’ivraie, l’homme y puise le meilleur pour enrichir sa vie et celle des autres. Car la chanson et l’enseignement ont ceci de commun qu’ils prônent tous deux la valeur du partage. Et Steve Augustin est indéniablement un homme généreux.