April 20, 2024
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Opinion

Time to police, Mr Dip !

Anil Kumar Dip avait été catégorique : Tout policier trouvé en flagrant délit d’un acte illégal sera automatiquement éjecté de la force policière.

Et effectivement, un policier a été viré des Casernes Centrales. Mais après les vidéos de torture, dont le dossier a été envoyé au bureau du Directeur des Poursuites Publiques, on ne comprend pas pourquoi les coupables identifiés dans ces vidéos puissent toujours porter l’uniforme ? Nous apprenons cependant qu’un haut-gradé, ayant été en charge de ce dossier brûlant, sera « dismissed » de la force « on ground of public interest ».Ce qui serait un bon signal envoyé aux brebis galeuses et à ceux qui seraient tentés de les imiter !

Lundi dernier à Terre Rouge, par exemple, un policier a été arrêté avec de la drogue synthétique et de l’héroïne. La presse nous apprend qu’il « fait face à une accusation provisoire de « possession of dangerous drugs with aggravating circumstances ». Un constable, âgé de 34 ans, qui se trouvait avec un ami, a été appréhendé par une équipe de l’Anti-Drug & Smuggling Unit (ADSU). Il avait en sa possession un joint, cinq doses de drogue synthétique et une dose d’héroïne.

Une fouille a par la suite eu lieu au domicile des deux hommes, qui habitent Camp Thorel, mais rien d’incriminant n’a été retrouvé. Les deux suspects ont été emmenés au poste de police pour être interrogés. Apres cet exercice, le constable a été placé en détention. Le montant de la drogue saisie est estimé à environ Rs 16 300. » Pourquoi donc est-il toujours constable, après la gravité de ce qui a été trouvé sur lui ?

Nulle part, dans les Standing Orders de la police, il n’est écrit que des policiers peuvent s’adonner à des activités illicites. S’ils le font en connaissance de cause, M. Dip, pourquoi ne pas les punir automatiquement ? Bien entendu, la justice suivra son cours, mais les faits sont « damning », pour dire le moins. Il n’y a donc aucun lieu de sentiment, ou de lobby, envers ces fautifs. Ils doivent payer les conséquences de leurs mauvais actes !

On nous a aussi révélé que deux cas de meurtre (nous ne donnons pas les lieux) n’ont toujours pas été élucidés : » Parski bann polisie la pa pe kone kot pou koumanse. ».Et il va sans dire que les meurtriers restent ainsi « at large » et peuvent aussi récidiver ! Et pourquoi donc certains journalistes persistent à qualifier des policiers de « limiers » ?

Par contre, il y a des policiers qui font bien leur travail. Mais ils ne sont pas toujours bien considérés. Ce n’est pas Hector Tuyau, dont le « credential » a été on ne peut plus propre, peine à avoir ses permis de travail comme détective privé et au Champ de Mars. Pourquoi n’est-il pas en quelque sorte récompensé pour tout ce qu’il a fait de bien durant sa longue carrière aux Casernes Centrales ?

Un autre policier nous a demandé de faire un plaidoyer auprès du Commissaire de police. Son cas ? Après une longue carrière au sein de la force, il a fait le tour des stations de police. Actuellement posté dans un poste d’une banlieue de Port-Louis, il aurait souhaité être posté un peu plus près de chez lui. La raison ? « Après mon shift, je dois attendre pour avoir un transport. Et comme j’ai déjà subi une opération, ce n’est pas évident de rentrer tard chez moi tous les jours. Mais je ne peux rien dire, de peur d’être victimisé. »

Ce policier ne fait pas de demande extraordinaire. Il souhaite juste qu’on montre un peu de compassion pour lui, après tout ce qu’il a donné sous l’uniforme. Je ne donne pas son nom, pour des raisons évidentes, mais si les Casernes Centrales sont disposées à écouter sa doléance, nous pouvons transmettre son cas à qui de droit. En somme, il est demandé au Commissaire de police d’être à l’écoute de ses hommes, qu’ils soient hauts-gradés ou simples constables. Tous méritent d’être traités égalitairement, et équitablement.

Et n’oublions pas qu’en ces temps où des Mauriciens souffrent, la police ne peut se permettre de continuer à payer des brebis galeuses. Le Directeur de l’Audit a d’ailleurs recommandé des actions contre elles. Car, même « suspendus », des policiers continuaient à être payés. Ce qui est absurde. Si ou fote, ou pa kapav kontign rest dan lapolis. Comme souligné au début de cet édito, le Commissaire de police a sévi, mais semaine après semaine, des brebis galeuses continuent de se donner en spectacle. Comme ce policier qui faisait des cascades avec sa voiture sur la route de Flic en Flac. Alors qu’il est censé montrer comment respecter le code de la route !

Anil Kumar Dip ne doit pas avoir peur. Car son poste est protégé par la Constitution. Alors, si un policier a failli, il doit être « out » sur le champ ! S’il sera traîné en justice, c’est en tant que civil. Et non pas comme représentant de la force. Il y a cette ligne de démarcation à mettre en place. Afin que ceux qui souhaiteraient ternir l’uniforme pensent à deux fois avant de passer aux actes !

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