David Jolicoeur s’est acquitté de sa caution de Rs 10,000 et signé une reconnaissance de dettes de Rs 100,000. Cet homme de 31 ans avait été arrêté dans le cadre du meurtre du vigile Issa Ramjan en 2018. Il faisait face à une accusation de vol. Il est désormais un homme libre et compte aller de l’avant avec sa plainte pour torture policière.
David Jolicoeur peut désormais retrouver une vie normale. Après plus de quatre ans passés en détention policière, il a recouvré la liberté après avoir réglé sa caution pour vol. Il a comparu par visioconférence devant la Bail and Remand Court de la prison de Melrose, mercredi. L’accusation provisoire de meurtre contre David Jolicoeur a été rayée en cour de Pamplemousses le 30 juin.
Agé de 31 ans maintenant, son arrestation est revenue sur le devant de l’actualité après la publication des vidéos de brutalités et de tortures aux mains d’officiers de police. Il avait été identifié comme étant la victime que l’on voit près d’une rivière se faisant humilié par les membres de la Criminal Investigation Division (CID) de TerreRouge.
Sa mère était venue de l’avant pour dénoncer les actes de brutalités policières sur son fils. Elle avait porté plainte au Central Criminal Investigation Division (CCID) aux Casernes centrales.
C’est un David Jolicoeur soulagé qui s’est entretenu avec la presse après avoir payé sa caution. Il était accompagné de sa mère. « Monn fer prizon pou enn case ki mo mem pa ti kone. Monn fer prizon pou nanie. Inn fer mwa aksepte enn case mo pa konn nanie. Mo pa ti kone kan mo ti pou sorti », a-t-il soutenu d’emblée. Pendant ces quatre années passées en prison, il soutient avoir vécu l’enfer. « J’ai été battu et torturé. On ne m’a pas donné à manger. Les enquêteurs sont venus me voir en présence de mon avocat. Ils ont dit qu’il n’y avait aucun rapport ADN et qu’ils ne pourront pas me laisser partir, bien que je n’ai rien fait », explique David Jolicoeur.
Le jeune homme est également revenu sur les brutalités subies aux mains de la CID de Terre-Rouge le 27 décembre 2018. Le jour de son arrestation, il a été arrêté non loin de chez lui et a été transporté à Calebasses, où a débuté son martyre. « Zot inn bat mwa, tortir mwa, met tors elektrik avek mwa. Ensuite zot inn amenn mwa kot la-riviere. Inn zet delo lor mo figir. Bann officiers inn dir mwa mo bizin signe. Mo pann aksepter premier koute. Reedoye inn dir mwa li pou met mwa pandi zordi mem la », raconte l’ex-détenu.
Il ne savait pas qu’il était filmé. Il avait les yeux bandés. « Bann la pann aret-la. Zot inn amenn mwa kot sa misier la ti mor. Pa ti gagne drwa ale laba-mem. Zot inn dir mwa demin mo bizin montre bann place ki zot pe montre mwa-la».
Une semaine après que sa motion ait été rejetée en cour, sa mère l’informe que des vidéos de brutalités policières circulent sur les réseaux sociaux. Et l’une des victimes se trouvant près d’une rivière le ressemble. David Jolicoeur a, alors, retrouvé l’espoir de recouvrer la liberté.
Désormais, l’ex-détenu ne compte pas rester les bras croisés. Il va se battre afin d’obtenir justice.
