Le mauvais politique, au mauvais moment et à la mauvaise place. Voilà la formule exacte qui s’applique à Nando Bodha. Trop pressé, il voulait déloger P.K. Jugnauth comme Premier ministre, mais son plan machiavélique a foiré. Croyant avoir gagné la collaboration de 6 autres parlementaires MSM, il a sorti son artifice. Sauf que cela s’est avéré un pétard mouillé, personne n’étant aussi imbécile pour le suivre.
Donnant l’impression d’être à fond dans ses dossiers, il végétait de par son obsession à être calife á la place du calife. De ce point de vue-là, il n’y absolument aucune tromperie sur la marchandise: Il est un tonneau vide et n’a aucune prise politique.
Il est là le problème avec Nando Bodha. Ses manquements à l’éthique et sa fâcheuse tendance à se placer en situation de conflit d’intérêts semblent le plus souvent associés à une candeur ou à une sorte de désinvolture voire à un manque de jugement, ce qui rend ses démarches encore plus stupéfiantes. Quand ce n’est pas affligeant, piteux.
On sait désormais, aujourd’hui, que tout chez N. Bodha est ambition démesurée, après avoir eu vocation à le devenir depuis son entrée en politique. Mais, d’abord, avec Pravind Jugnauth, il s’est heurté à un obstacle trop haut pour ses aptitudes. Et, de plus, son déballage à l’aveuglette a suscité, au mieux, une forme d’indifférence amusée dans la population.
Ensuite, il a mordu à l’hameçon truffé d’appâts irrésistibles de Paul Bérenger, qui avait usé des mêmes produits avariés mais enrobés d’apparences trompeuses, pour séduire Ashok Jugnauth, lequel finira par trahir les siens et…dans la poubelle politique.
Bérenger s’étant présumé de la portée de la force de Bodha et ayant débattu de l’adéquation entre ses mauvais calculs et les moyens limités de l’ancien SG du MSM. il a vite fait de jeter le leader de RM sur le bas-côté. Ajoutez à cela les déclarations farfelues et inappropriées de Bodha sur Navin, le PTR a jugé de la nécessité de freiner son appétit criante et ses ambitions surréalistes.
Les grandes promesses du/des mandats d’un ministre, portent toujours un grand potentiel de réalisation, avec les moyens mis à sa disposition, mais tous ses projets de développement ont connu leur lot de ratés. À l’exception celui d’école de moto, avec Rs 50 millions volatisées ou gonflant à bloc le compte du promoteur; ou cette fabuleuse histoire de 120 tonnes ou 6 conteneurs de bois de rose [le plus précieux au monde, donc le plus cher et d’où son commerce interdit]; ou encore du népotisme de beau-frère et les frasques à la MBC.
Nando Bodha est un sujet de controverses et de division, pour ne pas dire de scandale. Un névrosé qui se trouve à la fois dans la cage de son narcissisme et de son désir ardent de gloire, d’appétit d’ogre, de faim des honneurs.
La politique prudente et circonspecte menée par le gouvernement se heurte à beaucoup de difficultés. On comprend moins quand on crée des « crises » artificielles pour des raisons secondaires, quand on démissionne ou qu’on lance des bruits de démission à chaque occasion, sans tenir compte de la gravité de l’heure, ni du jeu difficile et compliqué que le pouvoir est obligée à mener. Ça c›est du «bodhaïsme » !
Bodha ne comprendra jamais où se trouve le « commencement de la sagesse » civique. Et qu’il existe dans la vie des moments où les intérêts partisans et les calculs mesquins ne sont pas de mise, et qu’il lui faut céder le pas aux exigences supérieures de la nation.
Lorsque un politique se fixe des objectifs démesurés dans le but d’accéder au poste suprême du pays (« jouer le tout pour le tout »), sans prendre en compte leurs contraintes et le déséquilibre qu›ils renferment, il va au-devant d›un échec retentissant. D›évidence, N.Bodha n’a pas résisté à la tentation d’Icare de s’approcher trop près du soleil, car ses manœuvres de bric et de broc ont failli lamentablement.
