May 18, 2024
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Opinion

Les criminels de l’asphalte !

A trop banaliser les accidents de la route, les innocents continuent de payer pour le laxisme envers les chauffards. Qu’est-ce qui peut justifier par exemple que ce jeune qui a tué le couple Bonnelame, à Cascavelle, ait pu se retrouver dans une clinique, pour n’être arrêté que deux heures après ?

Dans ce cas spécifique, pourquoi les autorités ne donnent pas le nom du chauffard ? Pour le « protéger » ? Faut-il rappeler à la hiérarchie policière qu’un des leurs a trouvé la mort, pratiquement dans la même région, et toujours aux mains d’un jeune sous influence de substance et de surcroît ne détenant pas de permis de conduire ?

Pourquoi donc dans les cas d’accidents impliquant des chauffards, qui tuent des innocents sans pitié, faudrait-il prendre des gants avec eux ? Dès qu’il y a un cas de ce genre, pourquoi la National Transport Authority n’est pas alertée, afin qu’elle gomme IMMEDIATEMENT le nom du coupable sur sa liste, afin que plus JAMAIS cette personne ne puisse prendre un volant ? En quoi, ce genre de criminel, qui augmente de plus en plus sur nos routes !, devrait être traité comme vous et moi, alors qu’il a délibérément ôté la vie à des innocents ?

En fait, tant que les autorités se fieront à des « études » et « sondages » bidon, qui clament  soi-disant que les accidents sont causés par des motocyclistes ou des piétons, nous continuerons à laisser mourir des innocents. Car, s’il est vrai que des motocyclistes et piétons ont été impliqués dans des accidents, la plupart du temps, c’étaient eux les victimes ? Etait-ce pour protéger ceux qui conduisent des voitures de maître que les autorités n’ont jamais vraiment pointé du doigt les vrais coupables ?

Nous nous sommes longuement expliqués sur le sujet, dans l’édito que nous avions consacré au défunt policier Kawshik Dulhumsing, mais pour ceux qui ne l’auraient pas lu, nous répétons cette question :L’accident ayant coûté la vie au constable et au couple Bonnelame étant un clear cut cas de hit n run, doublé d’un chauffard sous influence de substance, combien de temps les assurances vont prendre pour dédommager les victimes ? Sachant que le couple Bonnelame laisse derrière 3 enfants, et le constable une veuve, combien de temps leur faudra-t-il attendre pour être dignement traités ?

Nous avions aussi cité le cas du jeune Ryan Brette, devenu handicapé après qu’un van l’ait fauché sur le trottoir. L’assurance faisait tout pour retarder le dédommagement à sa famille, qui a dû alerter la presse. Et il a fallu le Privy Council, pour confirmer l’échéance : L’assurance devait payer !  Pourquoi donc nos élus, du présent régime et des régimes précédents ne s’attardent pas sur cet aspect du dossier sur les accidents de la route, au lieu de constamment pointer du doigt les piétons et les motocyclistes ? Pourquoi rien n’est fait pour OBLIGER les assurances à faire diligence pour dédommager les victimes d’accidents de la route ?

Et pourquoi dans les cas où des chauffards sont impliqués, la police ne donne pas le nom du fuyard ? En plus de le laisser « se  reposer », sûrement parce qu’il est plus traumatisé que ceux qu’il aura tué !, comment expliquer qu’aucun test ne soit fait sur le coupable, et qu’il ne soit arrêté que deux heures après l’accident ? Où sont donc les droits des accidentés, de surcroît des innocents ? Alors que les Mauriciens s’apprêtent à accueillir l’année nouvelle, imagine-t-on l’atmosphère chez ces familles qui ont perdu un proche à ce stade de l’année ? Personne ne semble comprendre cette douleur, et penser qu’il est temps d’être plus sévère envers les chauffards, ces criminels de l’asphalte ?

Deux cas back to back dans la région de Cascavelle, n’est-il pas temps pour les autorités d’être plus sévères dans les régions à risque ? Sachant que beaucoup de jeunes conducteurs prennent le volant pour aller à Flic en Flac, se saouler ou se droguer dans des campements, et ensuite rouler à tombeau ouvert pour rentrer chez eux ? N’est-ce pas sur ce point vital, où il y eut un grave accident dans les années 90, et coûtant la vie à trois jeunes filles, dont celle d’un ancien Chef de Cabinet, ce qui exhorta enfin les autorités à installer des feux de signalisation aux jonctions Casela/Bambous/Cascavelle/Flic en Flac, pourquoi la police n’est pas plus présente là pour traquer les chauffards ?

La police doit savoir que les criminels de l’asphalte peuvent tuer n’importe qui, dont un des leurs, comme prouvé dans le cas de Kawshik  Dulhumsing. Pourquoi donc être « lenient » envers ces prétentieux du volant, alors qu’il faut être sans pitié envers eux ? Nous ne pouvons plus accepter les explications faciles du genre « la plupart des accidents sont causés par des motocyclistes et des piétons ».Nous ne nions pas qu’il y a des cas d’imprudence de la part de ces personnes, mais il est plus que temps de reconnaître les faits : Pratiquement tous les accidents sont causés par ceux qui sont derrière un volant de voiture, de poids-lourd ou de bus. Et on a la nette impression que les autorités leur accordent trop le bénéfice du doute. D’où l’augmentation de cas de hit n run sur nos routes. Trop d’innocents continuent de perdre la vie, et trop de familles vivent dans la douleur. Il est temps de sévir contre les criminels de l’asphalte !

Sedley Assonne

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