L’île Maurice a accédé à la présidence de la Commission de l’Océan Indien (COI) à l’issue du 37ème Conseil des ministres qui s’est tenu à Madagascar avant-hier. C’est le ministre Mahen Seeruttun, qui assume la suppléance au ministère des Affaires étrangères, qui représentait Maurice à cette réunion. Il a pris le relais de la ministre malgache des Affaires étrangères, Yvette Sylla. Cette réunion a été l’occasion, entre autres, d’adopter le nouveau Plan de développement stratégique 2023-2033 de la COI et de faire le point sur les actions en cours dans les domaines de la paix et de la stabilité, de la sécurité maritime, de l’environnement et du climat, de la santé, de la formation, de la culture ou encore de la modernisation de l’organisation.
Le Secrétaire général de la COI, le Professeur Vêlayoudom Marimoutou, a rendu compte de l’activité du secrétariat général et a présenté le plan stratégique décennal, intitulé “L’Indianocéanie en partage”. Ce plan fixe la vision, les axes stratégiques et le cadre opérationnel de la COI pour les dix prochaines années. Il fait la part belle à la préservation et à la gestion des biens publics régionaux, notamment la stabilité, la sécurité et la résilience. Le plan confirme également la volonté des Etats membres de coopérer davantage dans les domaines économiques et commerciaux et d’amplifier les actions pour l’épanouissement humain et l’inclusivité sociale.
Dans son discours, Mahen Seeruttun a souligné combien il est primordial de créer un espace économique et commercial intra-COI. Cet espace, a-t-il dit, doit tenir compte des disparités entre les Etats membres afin de favoriser une intégration économique harmonieuse. Il a ajouté qu’il faut considérer cet espace comme une plateforme propice à l’élaboration d’un processus de libéralisation commerciale sur mesure pour les États insulaires vulnérables en répondant à leurs besoins spécifiques.
Les huit priorités de la présidence mauricienne
Mahen Seeruttun, a présenté les priorités de la présidence mauricienne qui s’établissent comme suit : (i) la sécurité maritime avec le renforcement continu de l’architecture régionale de partage d’information et de coordination d’opérations en mer, (ii) la création d’un espace économique et commercial renforcé à travers la connectivité et la facilitation des échanges, (iii) la relance économique post-Covid en mobilisant les partenaires, (iv) le renforcement du plaidoyer auprès des observateurs et partenaires de la COI à travers un dialogue régulier et resserré, (v) favoriser une plus grande synergie entre la COI et l’Indian Ocean Rim Association (IORA) pour une collaboration plus étroite, (vi) le soutien à la présidence comorienne de l’Union africaine notamment sur le développement de l’économie bleue et la pleine prise en compte des spécificités des Etats insulaires d’Afrique , (vii) le plaidoyer des Etats insulaires en développement notamment dans la perspective de la prochaine conférence des Nations unies sur les Petits Etats insulaires en développement en 2024, et (viii) l’accréditation au Fonds vert pour le climat et aux neuf piliers de l’Union européenne.A cet égard, l’Union européenne et l’Agence Française de Développement (AFD), qui sont les deux principaux partenaires de la COI, ont réitéré leur soutien aux actions de la commission, notamment pour la sécurité maritime et alimentaire, la résilience climatique, la culture et la santé.